L'histoire :
Le phare d’Ouestan est l’un des derniers phares habités. En ce jour de marée exceptionnelle, on profite que la mer se retire sur plus d’un kilomètre pour le réapprovisionner en eau douce, fioul, conserves et pour réaliser quelques petits travaux d’entretien. C’est également l’occasion pour quelques archéologues et des étudiantes de poursuivre des fouilles au pied de l’édifice : il y a un an, un fossile d’une extrême rareté, un superbe squelette de plésiosaure avait été découvert. La particularité de ce fossile est d’avoir deux crânes. Un des scientifiques doute qu’il s’agisse d’un animal bicéphale et souhaite valider cette hypothèse une fois que l’ensemble de la carcasse de la bête sera extraite du calcaire. Le temps est compté car dans moins de trois heures, la mer viendra recouvrir les fouilles. Alors qu’elle creusait dans la falaise, une étudiante entend qu’un gaz s’échappe de la roche. Pas de doute pour un des archéologues, cigare à la main, ce gaz est hautement explosif. A peine a-t-il terminé sa phrase que la terre se met à trembler et que, telle une fusée, le phare s’arrache de terre dans un fracas assourdissant…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pendant une quinzaine d’années, Turf a marqué les esprits et le monde de la BD avec sa série à l’univers loufoque La nef des fous. Aujourd’hui, toute nouveauté de cet auteur est donc attendue comme un événement ! L’éditeur l’a d’ailleurs bien compris en apposant un sticker sur la couverture faisant référence à cette série et non aux derniers titres. Cette fois, c’est un huis clos improbable : Turf campe l’aventure de son nouveau diptyque dans un phare transformé accidentellement en navette spatiale. Les 6 personnages embarqués dans cette épopée ont bien évidemment des caractères orignaux. Entre autres : un gardien de phare acariâtre aux pulls Jacquard qui ne se nourrit que de conserves ; un pseudo- professeur d’université patibulaire aux intentions douteuses ; ou encore un archéologue paternaliste un peu maladroit. Les dialogues sont bavards et ne servent pas autant l’intrigue de l’histoire qu’ils le pourraient. Les inconditionnels seront certes comblés, car on retrouve l’univers décalé de Turf : sa poésie, sa créativité, sa fantaisie. Malheureusement, l’histoire peine à décoller (à la différence du phare) et on comprend mal où il souhaite nous emmener. Néanmoins, le dessin de Turf est toujours divin, appliqué et mis en valeur par des couleurs vives maîtrisées.
