L'histoire :
Après l’explosion d’une poche de gaz au pied du phare d’Ouestan, l’édifice se retrouve propulsé dans l’espace avec à son bord 6 personnages biens singuliers. Fruestchup, qui menaçait d’un pistolet ses compagnons d’infortune, s’est tiré une balle dans le pied. Le professeur Schnaps s’approche du blessé qui semble être à l’article de la mort pour l’ausculter. Alors que les pronostics d’intervention vont bon train et que le blessé souffre le martyr, le professeur d’université s’aperçoit que la balle est passée entre les deux orteils : il y a juste une blessure superficielle… Suite à ces événements, Schnaps décide de se débarrasser du révolver en le jetant dans l’espace. Alors qu’il jette l’arme par la fenêtre, une détonation retentie. S’en suit un grondement sourd et le phare semble chavirer : une partie de la roche qui sert de socle à la bâtisse s’est désolidarisée et la fait basculer. Le phare semble devenu incontrôlable...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Suite et fin de ce voyage spatial improvisé à bord d’un phare sans contrôle qui se dirige inéluctablement vers la lune sans que les occupants puissent intervenir. On y retrouve une galerie de portraits des plus loufoques avec : un professeur de paléontologie paternaliste, un de ses collègues anglais flegmatique, deux jolies étudiantes, le gardien du phare un poil misanthrope, un escroc antipathique pas très courageux, la chienne Laïka, un perroquet et un poisson rouge. Ces naufragés de l’espace aux égos affirmés, aux idées farfelues et qui ont pour seule nourriture des boîtes de sardines et des petits pois à l’étuvé, cohabitent contre leur gré... ce qui donne lieu à des échanges hauts en couleurs et des situations incongrues. Même si l’histoire souffre parfois de quelques longueurs, on se délecte de retrouver cet univers décalé propre à Turf. Ce second volume dispose d'une mise en scène beaucoup plus riche et imaginative que le premier opus. A l’instar de la série La Nef des fous, la créativité fertile et la poésie qui caractérisent le style de Turf sont au rendez-vous : cadrages originaux, découpage audacieux et trait d’une rare élégance, enluminés d’une magnifique mise en couleur. L’auteur alterne des scènes très denses, bavardes et des planches tout simplement sublimes où le dessin se suffit à lui-même pour nous faire voyager. Le lecteur pourra s’amuser à retrouver certaines références aux œuvres (littérature, BD, cinéma) qui ont traité de la conquête spatiale. Ce second volume a la magie de vous porter en gravité !