L'histoire :
Quelques temps après l’aventure qui l’a conduit à empêcher un attentat contre De Gaule (lire la première trilogie), Patrick Plomb passe avec succès son brevet de pilote. Il fête aussitôt l’évènement à son aéroclub, en prenant sans doute quelques apéros de trop. Sur la route qui le ramène chez lui, en cherchant à éviter un chien qui traverse, il donne un violent coup de volant qui le propulse dans le parc d’une villa. A son grand étonnement, il est accueilli par une rafale de mitraillette, à laquelle il réchappe par miracle… en s’assommant. A son réveil, il est menotté dans une cave et comprend instantanément que la villa où il a atterri est louée par Antoine Courtapas, un barbouze qu’il connaît bien puisqu’il était directement lié à sa dernière mésaventure. Il est également sous la garde rapprochée de deux gangsters marginaux, un peu chatouilleux de la gâchette. Plutôt que de chercher à venger la mort de son frère en zigouillant directement le jeune homme, Courtapas décide de mettre Plomb à contribution. Il poursuit en effet un mystérieux objectif qui l’oblige à trouver un pilote d’urgence. Or Plomb vient justement d’avoir son brevet…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On croyait le thriller Les ailes de plomb terminé depuis l’an 2000, bouclant en trois tomes réjouissants une course-poursuite aéronautique autour d’un attentat contre De Gaule. Voilà que le scénariste Christophe Gibelin nous offre aujourd’hui un inattendu deuxième cycle, dans la suite chronologique du premier. Tandis que se déroule, par radio interposée, le putsch des généraux en Algérie (avril 1961), les ingrédients qui avaient fait le succès (mérité) du premier tome se remettent en place, à savoir un complot, des personnages bien campés (gangsters loosers et anti-héros), l’époque des sixties, le milieu de l’aéronautique, des dialogues « à la Audiard » et pas mal d’humour. Si le ton narratif de la première trilogie (excellente ! on l’a déjà dit ?) est toujours plus ou moins au rendez-vous, en revanche cette nouvelle aventure a peut-être un peu de mal à décoller. Les desseins de Courtapas et le lien avec l’actualité sont encore flous et surtout, le dessin a moins de cachet. En effet Christophe Gibelin s’est mis lui-même aux crayons, à la suite de Nicolas Barral, orchestrant ainsi à 100% cette Résurrection. Passionné d’aéronautique, Gibelin avait déjà dessiné les avions et coloré la première trilogie. Son trait très fin et détaillé montre certainement un gros boulot de reconstitution, mais il manque encore de caractère, tout comme la colorisation paraît un ton en-dessous de la première trilogie. La comparaison est toutefois sévère : il était difficile de faire aussi bien…