L'histoire :
Dans son palais du Lutèce, Sarkozix apprend d’Alliomarix, paniquée, que les chiffres du chômage sont mauvais. Le chef lui explique qu’il suffit de changer de mode de calcul un peu partout, pour tout faire rentrer dans l’ordre. Hortefix déboule alors avec des résultats tout aussi catastrophiques concernant la délinquance. Zarkozix applique la même solution : un changement de mode de calcul permet de tout noyer. Un simple changement de mode de calcul suffit-il lorsque, le soir venu, Carlabrunix avoue qu’elle n’a plus autant de plaisir qu’avant ?
Les débats sont virulents au Sénat : Sarkozix veut augmenter l’âge de la retraite pour résorber leur financement, mais cette méthode va à l’encontre du chômage. D’ailleurs, le peuple se fait entendre en organisant des manifestations tapageuses. Mais derrière les hauts murs de son palais, Sarkozix fait la sourde oreille en attendant que ça passe…
La neige est tombée en masse sur la Gaule et Hortefix s’alarme : quand Sarkozix traverse le péristyle, il en a jusqu’aux hanches ! Fillus le rassure : c’est un effet d’optique, il n’y a que 10 cm…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Titre ô combien contradictoire que celui qui dit N’en jetez plus… et qui propose néanmoins de rajouter une grosse louche de 31 gags pamphlétaires et parodiques. Mais après tout, puisque l’excès de caricatures n’est officiellement pas un problème, autant ne pas se priver. D’après une idée originale futée (de Guy Delcourt himself) et des ressorts comiques consensuels (parfois faciles), le concept de cette série d’humour politique perdure. Les auteurs font bien d’en profiter, car l’inspiration devrait naturellement se tarir en avril 2012 (sauf si…). Il s’agit évidemment d’appliquer le mandat présidentiel tumultueux de Nicolas Sarkozy au décorum et à la tonalité des aventures d’Asterix et d’Obélix. Au scénario, Wilfried Lupano appuie donc là où ça fait mal : les penchants populistes, le siphonage des voix du FN, la gabegie d’argent public, le mépris pour le petit-peuple… Les gags adoptent cette fois clairement un ordre chronologique en collant à l’actualité riche de la fin 2010 et du premier semestre 2011 : la réforme des retraites, la neige qui bloque Lutèce, la révolution à Carthage, le remaniement des préfets des Gaules, la guerre à grand renfort de catapultes contre l’infâme Khadafis, la « représidentialisation »… Au dessin, Bruno Bazile « fait le job » de manière pro et académique. Le style humoristique est parfaitement adapté au ton, mais il manque de percutant sur les caricatures des protagonistes (Liliane de Bethencourt et Marine le Pen sont franchement loupées).