L'histoire :
L’intelligence biocybernétique (IBC) qui régit la cité-monde de Magon se meurt. De micro-parasites ont semble t-il attaqué sa carapace et ses dendrites les plus éloignées commencent à devenir inactives. Impuissants à enrayer ce mal, les scientifiques ne peuvent même plus compter sur le commissaire Nischt, enfermé et totalement dément depuis que Asmo lui a injecté une forte dose de psychotropes en s’évadant. En effet, si Asmo a été métamorphosé en cyborg pour servir les autorités, il a néanmoins, contre toute attente, conservé sa conscience propre. Guidé par un sixième sens, il retrouve rapidement Giss et Kina dans les entrailles de Magon et se joint à eux dans leur nouvelle « quête ». Car lors d’une brève communication avec l’IBC, Giss a compris l’importance de sa destiné : s’il écoute et suit sa voie intérieur, il peut sauver Magon et lui rendre son soleil. Mais les trois héros sont encore loin du but : recherchés par les autorités, ils sont également chassés par les « sumyhns » et enlevés par les « anachristes », une secte d’ultra-cathos armés jusqu’aux dents. Ils sont finalement récupérés par un mystérieux groupe commandos qui les fait sortir pour la première fois de l’enceinte de Magon…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le quatrième épisode (sur 6 prévus) de cette aventure fantastique a beau être rythmé par de nombreuses séquences relativement variées (fuites, combats, expériences scientifiques, palabres…), le scénario tourne un peu en rond et se repose finalement sur les standards éculés du genre. Aux épisodes musclés, alternent des passages ésotériques un peu « barbants », dont on se serait volontiers passé. Voilà maintenant Giss affublé d’une bonne vieille mission prophétique digne d’un scénario d’heroïc-fantasy : par le truchement vaporeux d’une prédiction lambda, il a, en lui, le pouvoir de sauver le monde. Heureusement, le graphisme du tandem Guillaume Lapeyre/Elsa Brants fait toujours des merveilles. Au trait manga et à la richesse des décors du premier, vient se superposer la colorisation experte de la seconde. Pas un ornement qui ne soit travaillé avec minutie, pas un ciel tourmenté qui ne soit chiadé à l’extrême. Au passage, Nicolas Jarry se sert du célèbre mythe de la caverne de Platon pour qualifier le sentiment d’enfermement qui émane de Magon… sans convaincre pleinement. Nous apprenons également avec certitude que cet univers est le futur glaciaire de notre bonne vieille terre (grâce aux objets d’une brocante, dont une boule de neige Tour Eiffel !). Allez Giss, dépêche-toi de trouver la bonne voie et sauve l’humanité !