L'histoire :
Dans un futur glacé guère reluisant, les hommes habitent une citée monde, Magon, parcourue par un réseau électrique appartenant à une intelligence bio-cybernétique, l’IBC. Dans ce monde, Giss est un chasseur de Xieu, des êtres engendrés par l’IBC dans les bas-fonds de Magon, lorsqu’il apprend qu’il est depuis sa naissance l’objet d’une expérience scientifique, le projet Coriolis, mené il y a bien des années par deux commissaires scientifiques, Nischt et Wyker. Pourchassé, puis attrapé, il s’enfuit finalement de la Centrale avec l’aide de sa compagne Tagui, qui se sacrifie pour lui. Le jeune homme se réfugie alors chez Kina, la sœur de cette dernière, où il rencontre leur père adoptif, un ancien collaborateur de Nischt. Chez lui, il fait connaissance avec une larve de Xieu qui lui apprend qu’il est condamné à court terme par un virus qui sévit également au sein de l’IBC. Son salut ne peut venir que de la « Gorgone », une mystérieuse entité bio-informatique. Pendant ce temps, Asmo, l’ancien compagnon de Giss tombé entre les mains de la Centrale, est transformé en un cyborg tueur, programmé pour détruire Giss…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les aventures de nos héros au sein de la citée-monde de Magon se poursuivent sur le même rythme que lors des précédents épisodes. Les rebondissements du scénario de Nicolas Jarry ne sont certes pas très finauds (l’abandon du père adoptif incestueux ; la transformation douteuse d’Asmo en cyborg…), mais sa grande réussite est d’avoir su installer un univers cohérent. Une ambiance morbide très particulière se dégage de cette citée future fantomatique et glacée de Magon. Cela est du en grande partie au graphisme dentelé de Guillaume Lapeyre, renforcé par la savante colorisation d’Elsa Brants. Si les traits des personnages empruntent largement au manga, les décors, architectures, mobiliers sont travaillés jusque dans les moindres détails. Parallèlement, les tons blanc (les extérieurs enneigés) et rougeoyants (le ciel, les enchevêtrements de l’IBC) se conjuguent avec une rare harmonie. A noter, avec la première édition de ce troisième tome, 8 pages en quasi bichromie (noir/blanc/rouge) livrent en un court récit inédit, la première rencontre des héros. Ça serait dommage de rater ça…
