L'histoire :
Le 19 mars 1871, les insurgés de la ville de Paris triomphent. Les soldats de l'armée ont levé leurs crosses, Paris est libre. Le jour même, le comité central était réuni à l’Hôtel de ville pour décider de la suite. Alors qu'une partie du peuple souhaitait continuer la bataille jusqu’à Versailles, où s'était retiré le gouvernement lors de la montée des violences dans la capitale, l'autre partie souhaite seulement reconstruire Paris. Le soir venu, de la toute première réunion du comité central est sortie la décision la plus surprenante qui va fonder la commune de Paris : rendre le pouvoir au peuple. Derrière cette courte page de l'Histoire, la commune de Paris est née. Elle durera 72 jours. 150 ans plus tard, nous connaissons la fin de l'histoire. En mars 1871, les parisiens ne le savent pas encore, mais dans 72 jours , l'armée de Versailles enfoncera les remparts de la ville et détruira tout sur son passage. Les principaux commanditaires seront condamnés, fusillés, emprisonnés, déportés et exilés. Laissez Raphael Meyssant vous raconter...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ce second opus, le lecteur est rompu à l'exercice. Plus question d’être surpris par l'univers graphique particulier des Damnés de la commune. Raphael Meyssan reprend les codes du premier tome en réalisant la totalité des planches avec des gravures d'époques qu'il chevauche, coupe, zoome, afin de servir au mieux l'histoire qu'il raconte, l'histoire de la commune de Paris. Dans ce second tome, l'armé de Versailles baisse les armes et les parisiens croient fermement à la victoire. Point d'orgue irréaliste de nos jours, les hommes forts de cette insurrection décident de rendre le pouvoir au peuple. De mémoire, quand un gouvernement est pris de force, l'homme de la révolution prend le pouvoir pour instaurer une dictature ou une démocratie, dont le président est élu à vie... La Commune de Paris est créée dans le sang et les larmes, mais des élections sont prévues pour élire des dirigeants. Une affiche réalisée par le comité central est épinglée dans toute la ville et 150 ans plus tard, nous en avons oublié les fondamentaux. Vous pouvez lire cette affiche dans l'album mais vous trouverez ici les principales lignes. « Ne perdez pas de vue que les hommes qui vous serviront le mieux sont ceux que vous choisirez parmi vous, vivant votre propre vie, souffrant des mêmes maux. Défiez-vous des ambitieux et des parvenus, ils ne consultent que leur propre intérêt et les considèrent comme indispensables. [...] Evitez ceux dont la fortune a trop favorisé, car trop rarement celui qui possède la fortune est disposé à regarder le travailleur comme un frère ». Le comité central conclura ainsi : « [...] Si vous tenez compte de ces observations vous aurez enfin inauguré la véritable représentation populaire et vous aurez trouvé des mandataires qui ne se considéreront jamais comme vos maîtres. » Une leçon à cent cinquante ans d'intervalle...