L'histoire :
Après l'échec de la récupération d'un talent, pièce de monnaie antique aux pouvoirs magiques qui lui permettrait de soigner sa fille, Yann Gral est condamné à attendre son dernier souffle de vie dans le couloir d'un hôpital. Mais lorsqu'un médecin demande à le voir pour un entretien, c'est pour lui annoncer une nouvelle phase de rémission de la gamine. Rose est finalement venue au chevet de Laureline, la présence du croissant ayant eu pour effet de provoquer une rémission du cancer de la jeune enfant. Le but de la jeune femme est simple : elle doit convaincre Yann de rejoindre un groupe d'hommes et de femmes qui parcourent le monde pour mettre la main sur ces deniers vieux de 2000 ans, où qu'ils soient dans le monde, et les remettre aux Régents. Petit à petit, l'ancien soldat des guerres modernes, celui qui a connu l'Afghanistan et le Rwanda, celui qui a vu en face la violence la plus crue, va construire sa réputation. Poussé par l'espoir de prolonger la vie de sa fille, il va plonger au cœur d'une organisation incroyablement complexe, ramifiée et mystérieuse, et mettre ses capacités à son service. Les Régents apparaissent rarement au grand jour, leurs agents semblent disposer de tous les moyens et de toutes les relations. Yann se trouve au cœur d'un enjeu qui traverse le temps, au cœur du pouvoir dans le monde moderne...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jean-Pierre Pécau prend plaisir à insérer dans sa nouvelle intrigue des références historiques pertinentes, naviguant entre le cœur de l'action qui mène Yann à la recherche des talents aux pouvoirs magiques et des moments clés de l'histoire avec un grand H. Les protagonistes qui se trouvent visés par les Régents auraient donc joué un rôle dans les dernières guerres modernes, tout comme les pièces magiques seraient au cœur de l'Histoire politique récente. Cette ré-écriture des événements, à la lumière d'une explication supplémentaire inconnue du grand-public, a un côté « théorie du complot » qui la rend accrocheuse. On adore finalement comprendre qu'un denier mystérieux aurait permis à François Mitterrand de tenir 14 ans avec un cancer très grave. En roublard du scénario, Pécau structure parfaitement les deux points forts de sa série : l'action et les révélations historiques, sans oublier de nous faire percevoir la complexité du réseau des régents, et deviner de nouvelles surprises à venir. Igor Kordey, devenu une sorte de double graphique de Pécau-le-prolifique, exécute comme à son habitude une partition ultra efficace. On sent chez lui le potentiel graphique et le style palpable d'un Richard Corben, tout en réalisant, notamment dans l'enchaînement très douteux des cases de la page 16, que le rendement à la table de travail est un facteur important pour lui. Mais lorsque c'est nécessaire, il déploie son talent et apporte les détails qui frappent le lecteur. On n'a pas forcément envie d'acheter une planche originale de Kordey, mais il faut reconnaître qu'il nous emmène là où il veut. Bref, cette série surfe sur le « mystère qui traverse l'Histoire », un genre dont on ne se lasse plus depuis le Da Vinci Code. Mais qui le fait en usant du talent (sic) de deux artistes hyper rodés.
