L'histoire :
La situation se complique terriblement pour Yann. En tentant de jouer les mercenaires pour la régente List, il apprend qu'elle n'acceptera jamais de lui laisser le croissant, l'unique denier capable de guérir sa fille. La rencontre avec Ali le Morab, un indépendant qui est aussi sur la piste des deniers pour en monnayer la valeur, va lui offrir une opportunité nouvelle. Ils décident de partir à l'assaut de la résidence des régents, un manoir entouré de barbelés et gardé par des hommes en arme. Ali, pour en tirer un bénéfice sonnant et trébuchant ; Yann, pour mettre la main sur des talents et apporter le croissant à sa fille malade. Au sein du château, Rose est retenue prisonnière, enchaînée et torturée dans un sous-sol sombre, pour avoir trahi List. L'intrusion de Yann va mettre en lumière la tension qui règne au sein de la confrérie des détenteurs de deniers, le dernier en date étant Constantin Vangelis, perçu comme le protecteur de Yann. Alors qu'une course-poursuite s'engage, les moyens engagés par les régents pour rattraper les fuyards semblent sans limites. Et le pouvoir magique de chaque denier se révèle lors des confrontations qui se succèdent.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jean-Pierre Pécau lâche les chevaux dans ce troisième volume qui révèle de nombreux éléments de l'histoire des trente deniers, tout en libérant la folie des protagonistes de cette chasse aux pouvoirs magiques. La régente List en particulier, femme démoniaque, insultante avec ses sbires, adepte de pratiques sado-maso dans les chambres de son manoir, semble à elle seule faire basculer cette histoire dans une forme de furie. Les scènes s'enchaînent sans temps mort, propulsant le lecteur dans une fuite en avant qui semble insoluble. Igor Kordey use et abuse des visages tordus par la haine ou la douleur, comme un illustrateur gore des années 60. Il cède parfois à la facilité avec des cases dont les décors de fond sont des photos simplement floutées (page 42), un pas de plus vers le rendement graphique de ce dessinateur pourtant déjà très productif. Cela dit, cette série a des tripes, une absence de retenue respectable dans sa démesure. Et pour le moment une intrigue qui accroche, sur un rythme trépidant de série B sur-vitaminée.