L'histoire :
Edward Glenarvan a dépensé une petite fortune pour acheter le beau navire « le Duncan ». Il veut ainsi faire plaisir à sa femme, Lady Helena, qui aime par dessus tout les grands voyages. Avec l'aide de son second et cousin, le bougon mais sympathique major Mac Nabbs, Lord Glenarvan va sillonner les mers pour explorer tous les pays du monde. C'est en pleine mer que l'équipage effectuent une sacrée prise: ils pêchent un requin balance fish. Comme tout le monde sait que les requins engloutissent tout, le médecin John ouvre délicatement l'estomac de l'animal et y trouve une mystérieuse bouteille de vin. Elle paraît bien ancienne et lord Glenarvan est curieux de voir ce qu'elle contient. L'état major se réunit pour ouvrir la bouteille qui contient... trois versions du même message : l'un en anglais, l'autre en allemand et le dernier en français...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jules Verne est sans doute l'un des plus grands auteurs du roman d’aventure et d’exploration. Les enfants du capitaine Grant n’est pas forcément le plus connu, mais c’est certainement l’un des plus exotiques de sa longue création. En effet, le fameux Duncan sillonne les mers et fait d’étonnantes découvertes dans des terres et îles reculées et méconnues. Pour adapter cette œuvre de « voyages » en bande dessinée, il fallait un auteur fou ou inconscient. En 2009, Alexis Nesme entreprend cette périlleuse aventure et va sortir trois tomes, en cinq ans, pour achever son œuvre. Cette intégrale regroupe l’ensemble dans un écrin encore plus superbe que les précédentes couvertures qui imitaient déjà les reliures Hetzel des romans de Jules Verne. L’exotisme est aussi le maître mot de cet ouvrage. Les personnages sont des animaux au charisme incroyable : les Anglais colonisateurs sont des chiens puissants ou ont la noblesse du tigre, tandis que le célèbre français Paganel est bien sûr une grenouille ! Ce choix ne détonne pas par rapport au sérieux de l’œuvre de départ, tant le graphisme de Nesme est renversant. A mi-chemin entre le trait marquant de Juanjo Guarnido et l’expressivité de Jean-Luc Masbou, le dessin zoomorphe est un pur bijou. Il faut dire que l’artiste ne ménage pas sa peine : dans des cases ultra détaillées, des couleurs directes superbes et des écrits ornés et élégants, le rendu est saisissant de beauté et de finesse. A l’image de certains plans d’ensemble sublimes, on plonge dans ce voyage, le regard ébloui et l’âme d’enfant qui vagabonde au gré des aventures du Duncan. Et des péripéties, il n’en manque pas dans cet opus. L’équipage devra explorer de nombreuses terres, affronter de dangereux Maoris, faire face à des pirates ou de terribles tempêtes. L’adaptation de Nesme est incroyablement juste et le texte dense pour retranscrire la plume de Jules Verne. Alternant dialogues et actions, savants discours et tensions dramatiques, le récit ne vous lâchera pas une seconde et vous vous demanderez, comme les héros de l’histoire, où se trouve ce satané capitaine Grant ! Le personnage de Paganel est aussi une occasion d’aborder l’aventure maritime de l’époque et les nombreuses explorations et découvertes. Nesme n’a pas occulté cet aspect très technique du roman, bien au contraire. Via des cartes de toute beauté, on assiste parfois à un véritable cours de géographie. Le souffle de l’aventure à l’état pur… comme si Jules Verne s’était mis à la bande dessinée !
