L'histoire :
Dans un coin hyper lointain de l’univers, deux espèces se livrent à une guerre démentielle qui dure depuis 20 000 ans. Des moyens militaires démesurés sont mis en œuvre par la fédération galactique des civilisations carbonées pour venir à bout des envahisseurs de l’empire du silicium. Cinq millions de vaisseaux impériaux forment une ligne de bataille de dix mille années-lumière de long. Parfois des planètes entières sont décimées en un clin d’œil. Ainsi en va-t-il par exemple de la magnifique planète Océan Vert, transformée en un caillou gris aride. Pour satisfaire à leur tactique de saute-mouton stellaire, la fédération fait un énième bond spatio-temporel jusqu’au à un nouveau secteur jusque-là épargné, en utilisant l’énergie de différentes étoiles pour ouvrir des brèches en cascade. Pour empêcher leurs ennemis de pratiquer la même stratégie, ils décident de créer un gigantesque d’exclusion de 500 années-lumière de large au milieu du premier bras spiral de la voie lactée. Le seul principe qu’ils tentent de respecter, est la préservation des formes d’intelligence dans la zone. Ainsi, ils font des sortes de « carottage » d’espèces en leur posant des questions techniques pour vérifier s’ils appartiennent à une civilisation d’un niveau minimum de 3C. Or au beau milieu de bras spiral, se trouve la Terre. Et sur la Terre, se trouve une étonnante école dans la campagne chinoise, tenue à bout de bras par un professeur qui a le cuir tanné et qui tient à apprendre les fondamentaux à ses élèves, dont les trois lois sublimes d’Isaac Newton qui régissent l’univers…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans cette nouvelle collection de Delcourt, les œuvres hétéroclites et incroyables du romancier de science-fiction Liu Cixin sont en train d’être toutes adaptées en bande dessinée. Sur ce troisième opus, c’est son compatriote Zhang Xiaoyu qui s’y colle. Et qui met en place deux fil narratifs distincts alternés, pour lesquels on peine initialement à voir le rapport de cause à effet. Celui-ci sera le dénouement explicatif du titre… à la fin. Et cette mécanique narrative se révèle légèrement laborieuse, au regard des moyens imaginaires mis en œuvres pour y parvenir. Car dans un premier temps, on découvre la plus grosse guerre galactique qu’on puisse imaginer, entre deux espèces extraterrestres. Plus vaste que celle des Technopères, plus puissante que dans les Méta-barons, plus destructrice que celle que se livrent les émanants et les largans dans Crusaders. Imaginez : pour satisfaire à leurs fins belliqueuses, les aliens « rasent » littéralement des galaxies entières, comme nous autres humains le faisons, par exemple, avec des colonies de fourmilières pour implanter un stade de foot. Cette mise en perspective relative de notre comportement « humain » est sans doute ce qu’on retient de plus pertinent de cette adaptation. Le dessin donne la pleine mesure aux concepts martiaux démentiels, avec de belles vues stellaires, de fastueuses batailles cosmiques, mais aussi une expressivité beaucoup plus émotionnelle (voire excessive) auprès d’une communauté ultra rurale chinoise.
