L'histoire :
Terra Mater. Il y a bien longtemps cette planète s’appelait la Terre. Grâce à la « Science Indique », les humains avaient appris à maîtriser la matière, en développant leur silence intérieur. Ils vivaient alors dans le bonheur et la paix. Pourtant, à la suite d’une scission entre deux clans, une guerre effroyable éclata et dura deux siècles. Une poignée d’hommes vainqueurs s’établirent au pied des montagnes de l’Hymlya. De la Science Indique, il ne reste alors que quelques rudiments maîtrisés par les prêtres Amphanes qui ne s’en servent que pour maintenir le peuple sous leur pouvoir. Shari Rampouline, jeune garçon espiègle a fait du lieu sacré des pierres son terrain de jeu favori. Malgré les sévères interdictions des prêtres de s’y rendre, Shari vient régulièrement devant sa pierre pour essayer de la faire voler. Une légende raconte que les hommes en étaient capables dans un lointain passé… C’est alors qu’il se fait surprendre par un Hermite troglodyte qui décide de lui apprendre à « parler » à la pierre. A la suite d’une longue transe, Shari reprend ses esprits. Il fait déjà nuit et décide se retourner au village. Il assiste alors à distance, caché, à l’exécution de sa mère. On reproche en effet à cette veuve d’avoir cédé à l’appel de la chair en dehors des liens sacrés du mariage. Elle succombe sous la puissance du « Chant de Mort » orchestré par les prêtres…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après des débuts un peu difficiles – un chausse-trappe inexorable devant la complexité d’un tel prodige de la science fiction – les Guerriers du Silence prennent leur envol. A présent, les auteurs savourent enfin les fruits mérités du labeur développé sur les deux premiers tomes. En effet, les fondations étant maintenant établies, le duo Algésiras / Ogaki se rend totalement maître de l’œuvre de Pierre Bordage et commence maintenant à la magnifier. Tout en restant très fidèle au roman original, Algésiras propose un scénario désormais très bien dosé. Tout en dégageant les détails importants et complexes, le récit reste dynamique avec une action très rythmée. Toujours au dessin, Philippe Ogaki qui avait déjà étonné par ses panoramas grandioses, n’en reste pas là et continue de proposer des décors originaux et impressionnants. Le dessinateur franchit un nouveau cap au niveau de l’expression de ses personnages et accentue ses efforts pour développer toute la panoplie des nouveaux venus dans ce 3e volet. En outre, le léger manque de détails est désormais atténué sur ce dernier volet grâce à la colorisation plus travaillée de Thierry Leprévost.