L'histoire :
Le jour où Korbo, l’Ombre rouge, livra son dernier combat, fut celui de la mort de sa sœur. Avant de pousser son dernier souffle, celle-ci avoua à son frère que leur famille, ainsi que tout leur village, furent massacrés par les dragonites de l’armée du sorcier Darkhell, celui même qu’il sert. Refusant d’abord d’admettre une vérité qui faisait de son combat – de toute sa vie présente – une atroce erreur, le guerrier finit par se retourner contre sa compagne, la ténébreuse Ténébris, fille du sorcier. A compter de ce jour, Korbo redevint Razzia de Rymar. Il lutterait en mémoire de sa sœur pour les idéaux de paix et de justice qu’elle chérissait. Et c’est ainsi qu’il rejoint les Légendaires. Aujourd’hui, le combat final pour le sort d’Alysia fait rage. Razzia, Shimy, Jadina et Gryf sont opposés à leur double d’ombre. Le dieu Anathos a tué Danaël et il a pris possession de son enveloppe corporelle. Si personne ne parvient à l’arrêter, les destinées du monde s’annoncent bien sombres…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il vous faudra prêter attention à la petite phrase signée Patrick Sobral, en ouverture et haut de page, de présentation des personnages. L’auteur y remercie : « ceux qui m’ont soutenu dans le choix de donner à cette série un nouveau souffle, une nouvelle direction ». Depuis l’inflexion ouverte durant ce Cycle d’Anathos, Patrick Sobral semble en effet brûler d’une tout autre flamme. Décomplexé quant à l’orientation jeunesse de son bébé, il s’y amuse comme un petit fou ! Laissons de côté les références adolescentes maintes fois rappelées (Saint Seya…), l’auteur s’offre par ailleurs des traits d’humour parfaitement décalés, dans l’esprit manga, apartés récréatifs en plein action, comme la scène de ménage entre Gryf et Shimy face à Anathos p.35. Jamais sans doute, la maîtrise graphique n’avait été telle – preuve du plaisir pris à la réalisation. Le rythme de lecture est soutenu, nerveux, voire explosif, tant les cadrages ont été démultipliés. La mise en couleur est aussi la grande réussite de ce tome : la palette graphique, bien que très variée, parvient à marier joliment les multiples tons retenus pour une même case. Résultat équilibré et chatoyant au final (le traitement des rouges, par exemple) qui ravira les plus exigeants. Le ton (de narration cette fois) ne craint ni le ridicule ni l’emphase et, selon son âge, le lecteur appréciera au premier ou au second degré les rebondissements mis en scène. Apothéose d’une première époque de nos héros diminués, le titre prépare en conclusion une renaissance qui promet des développements futurs surprenants. Vite, Patrick, la suite !
