L'histoire :
Quand son passeport arrive à expiration, il faut le rendre pour en obtenir un nouveau. Lewis Trondheim passe en revue les multiples visas et autres tampons qui y figurent. Regrettant de devoir s’en séparer. Il hésite : scan ou pas scan? Tout en trouvant l’idée un saugrenue, il scanne !
Au milieu de ses instruments de travail – un stylo et des pinceaux – il y a une boîte de chocolat. Il n’en reste qu’un… et bien sûr, il est enveloppé, car « chocolat enveloppé, chocolat mal aimé ».
De passage sur les lieux d’une engueulade de couple à laquelle il avait assisté il y trois ans de ça, Lewis trouve une ballerine en bon état. Peut-être se sont-ils à nouveau engueulés ? Peut-être le mec a-t-il étranglé sa femme… et qu’il le regarde en ce moment même depuis là-haut, prêt à tirer pour se débarrasser du témoin de leur dispute ? Alors au premier coup de feu, il se cacherait derrière la benne à ordure. Mauvaise idée : en traversant le plastique, la balle lui injecterait des bouts de déchets dans le corps !
Repérant un maître peu scrupuleux qui laisse les crottes de son chien sur le trottoir, il s’imagine en super caca, le vengeur qui ramène les trophées oubliés à domicile, après une filature discrète. Mais comment faire quand le malotru entre dans un immeuble avec plein d’habitants ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Septième tome de la série autobiographique de Lewis Trondheim, Un arbre en furie est toujours aussi sagace. Avec autodérision et délicatesse, Trondheim livre un peu de lui-même pour mieux nous montrer à nous-même. Le choix de présenter des animaux humanisés permet une liberté impersonnelle et donc universelle, grâce à laquelle il dévoile de manière amusante ses faiblesses, en même temps qu’il partage ses souvenirs de voyages. Et l’on réalise que, par bien des côtés, nous sommes tous des Lewis Trondheim. Rappelant que la condition humaine fait de l’Homme une immense tribu, qui malgré les apparences, fonctionne de la même manière au-delà des appartenances. La réelle beauté des décors en aquarelles offre quelques planches qui mériteraient d’être encadrées. Ainsi, le périple en Ecosse donne le champ à d’agréables moments de contemplation, en même temps que la petite famille représente le français râleur en voyage. Avec une profondeur et une densité qui passeraient presque inaperçues, tant la présentation de l’album est humble, Les petits riens cachent en fait un gros morceau. En partageant ses souvenirs, qu’ils soient de voyages ou du quotidien, Trondheim propose mine de rien une vraie réflexion, douce et pleine d’humour, sur la bêtise humaine, qu’il saupoudre d’agréables moments sur notre belle planète.
