L'histoire :
Les francs sont en ébullition. Sigebert a préparé un mariage fastueux pour épouser une princesse wisigothe, Brunehaut, fille d’Athanagild de Tolède. Brunehaut est belle comme le jour, mais loin d’être fragile. Elle est intelligente et sage. Elle est prête à gouverner et sait comment manipuler son époux, au contraire de son aînée, Galswinthe, prude, catholique pratiquante… Frédégonde, belle ambitieuse issue de la paysannerie, est devenue la suivante de la reine Audevère, épouse de Chilpéric. Cette situation ne lui suffit pas. Elle séduit le roi et obtient de lui la promesse secrète d'un mariage. Alors qu'elle a réussi à intriguer pour se débarrasser de la reine en titre et la faire envoyer au couvent, ses ambitions vont être contrariées par le désir de Chilpéric de conclure une alliance aussi belle que celle de son frère. C’est sur Galswinthe se porte son choix. Mais alors que sa favorite Frédégonde est belle, incandescente, sans scrupule ni chichis, Galswinthe est terne et peu tournée vers les choses de l’amour... Frédégonde, furieuse d’avoir été écartée, travaille alors dans l’ombre pour prendre la place à laquelle elle aspire.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il y a des périodes dans l’Histoire où il fut plus difficile d’être une femme que d’autres. Probablement qu’au VIème siècle, chez les Francs, ça ne ressemblait pas à une sinécure… Pour autant, certaines s’en sortent mieux que d’autres. Galswinthe, avec son prénom pourri, ne pouvait pas espérer grand-chose de la vie. Elle est chaste, catholique, cultivée, douce. On la marie avec un gros porc inculte, incapable de faire autre chose que manger, boire et chasser, enfin quand il ne fait pas la guerre. Frédégonde, elle, est avide de pouvoir, de sang et de sexe. Elle aime dominer, elle est capricieuse et colérique. Non seulement elle s’entend parfaitement avec Chilpéric, mais elle a en outre le goût du pouvoir, l’ambition que Galswinthe n’a pas. Pourtant, l’une est une princesse, l’autre vient d’une famille de serfs. Frédégonde a les crocs et elle va les montrer à de nombreuses reprises, en devenant une réelle femme de pouvoir. L’histoire est passionnante et le scénar est bien mené par Virginie Greiner, qui montre encore une fois, après Hypathie, son goût pour l’Histoire. Le très beau dessin de l’italienne Alessia de Vincenzi, dont c’est le premier ouvrage, donne un aspect vieille France, rehaussé par les couleurs du seul mec de l’affaire, José Luis Rio. On attend le deuxième tome, qui devrait être bien plus violent et tragique, dans un tout autre registre, puisque la guerre va débuter, qui durera longtemps entre les deux belles sœurs, Frédégonde et Brunehaut.