L'histoire :
A cette époque, l’émir omeyade Abou Al-Mouhajir Dinar qui gouverne la nouvelle province d’Ifriqiya décide d’en finir avec les tribus berbères, alliées de Byzance, qui refusent d’embrasser la foi du prophète. Sortie des murs de sa nouvelle capitale Kairouan, sa puissante armée marche jusqu’à s’enfoncer dans les gorges des Aurès. Mal leur en prend, puisque l’embuscade menée par Tabeta, le roi des Djerawa, leur fait subir une cuisante défaite, malgré la mort du roi berbère. L’exarque Koceïla qui marche ensuite sur Kairouan, fait prévenir sa fille de la victoire et de la mort de son père. Mais Dihya a déjà lu dans les flammes l’issu de ce combat. Car Ifri, la déesse de la guerre, l’a dit à la lune qui commande au feu. Désormais, malgré quelque réticence du peuple, elle devient reine des Djerawa en faisant alliance avec le chrétien Koceïla. Malgré cette défaite, le calife Mu’ Awiya décide de lever une nouvelle armée qu’il confie au général Zouhaïr Ibn Qaï, afin de repartir à la conquête du territoire rebelle. De son côté, Dihya accepte contre son gré son mariage et sa soumission au roi Aberkan, dont les coutumes répugnent le peuple berbère, jusqu’à ce que la reine fasse justice elle-même. Mais bientôt, dans la plaine de Mammès, Koceïla livre à nouveau bataille aux guerriers de l’islam, alors que les Djerawa tergiversent sur le bien-fondé de combattre. Lorsque leur reine et ses amazones rejoignent le combat, tous les hommes suivent. Malheureusement trop tard pour éviter une défaite et la mort de Koceïla…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Parmi cette série /collection des Reines de sang, voici donc une véritable inconnue à la majorité des profanes. Car il faut bien avouer que, en dehors de nos belles princesses et reines médiévale, rares sont ceux et celles qui s’intéressent à l’Histoire qui sort des frontières de l’Europe. Et c’est là un très grand tort, puisqu’en découvrant la Kahina, c’est bien tout un pan de l’histoire du Maghreb que l’on découvre au travers d’une véritable héroïne des temps moderne. Oubliées alors les fausses croyances sur les femmes soumises des tribus berbères. Oublié également que le Sud de la Méditerranée fut toujours sous le joug de l’islam, bien au contraire. Car la Kahina et son peuple Djewara, tout comme de nombreuses autres tribus, furent longtemps des opposants et résistants à la nouvelle religion du prophète, en s’alliant même à Byzance. Et sous les traits de Dragan Paunovic, la Kahina nous offre toute sa splendeur, tant en matière de physique que d’intelligence et de stratégie militaire. De son côté, le scénario de Simon Treins reste chronologique, sans jamais nous perdre, à part sur quelques noms de calife et autre émir, mais l’essentiel reste digeste. Les nombreuses pages de batailles qui illustrent cet album sont parfaites, avec beaucoup de plans différents, alternant entre cadrages serrés et plans très larges, avec mouvement, dynamisme, que ce soient des cavaleries qui chargent ou des rochers qui chutent du haut des canyons. Les soldats, qu’ils soient hommes ou femmes, sont magnifiques, quelque soit leur bord, et les jets de lances et de flèches ainsi que les coups d’épée et de haches, font toujours mouche dans de superbes giclées de sang noir. Au final, il n’y a vraiment rien à reprocher à cet album, dont nous nous délectons déjà de la suite. Surtout si vous évitez d’aller la lire sur Wikipédia.