L'histoire :
Dans le palais du Peshwa Baji Rao II, la jeune Rani est une adolescente pleine de fougue, qui aurait très envie de participer aux entrainements de combat à l'épée si on la laissait faire. Elle adore se disputer avec Nana, le fils du Peshwa. C'est d'ailleurs essentiellement avec les garçons qu'elle va faire des balades à cheval. Son père est Brahmane et s'entretient souvent avec Baji Rao sur la manière dont les occupants anglais ont réussi à diviser les autorités de l'empire indien pour imposer leur domination. Tous deux imaginent mal comment un jour leur grand pays pourrait se soustraire à cette tutelle très organisée. Pendant ce temps, un nouveau Major anglais arrive à Jhansi pour en devenir le résident, suite à l'assassinat non élucidé de son prédécesseur. Il va falloir gérer son bras droit, le lieutenant Stevenson qui ne jure que par l'autorité brutale et la répression. A l'occasion d'une cérémonie rituelle au cours de laquelle la femme d'un homme qui vient de mourir doit se jeter dans les flammes pour le rejoindre, Rani et le major Ellis vont se croiser une première fois. La jeune femme est choquée par cette coutume barbare, le résident anglais veut venir rappeler que le gouverneur des Indes a interdit cette pratique. La manière dont Rani se rebelle contre les propres coutumes de son peuple laisse présager un destin particulier...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voilà une mini série qui démarre bien, avec un personnage féminin plein de caractère dès sa première apparition, au sein d'une société pleine de contrastes entre sa volonté d'émancipation et ses pesanteurs culturelles. Rani a un petit côté personnage de Disney pour commencer – sympa, jeune, pleine de vitalité – mais très vite, les évènements qui se succèdent vont renforcer ses convictions et densifier son caractère. Le premier volume de son histoire se termine avec plein d'inconnues sur son sort personnel et sur la manière dont elle va s'opposer au colon anglais. L'histoire monte en puissance de belle manière, on ne sait pas encore ce qui va la conduire à la scène racontée en début d'album avant le grand flashback sur son parcours. Les dessins de Carlos Gomez sont impressionnants de détails et de richesse, très bien complétés par les couleurs chatoyantes de Luca Saponti. Un réalisme jamais pesant, la juste de dose de riches décors pour que l'évasion soit complète pour le lecteur. La série concept qui comprend déjà un petit paquet d'albums sur des reines sanguines de toutes les époques ne faiblit pas. On apprend beaucoup de choses sur un contexte historique rendu avec une vraie dose de rigueur. Mais évidemment, c'est le côté aventureux et spectaculaire qui l'emporte, à l'image de la couverture de cet album, très accrocheuse. Sans oublier une fin d'album qui rend la suite absolument nécessaire.
