L'histoire :
Le collégien Milo fait un exposé devant sa classe : il propose de commenter les photos qu’il fait au Louvre quand il s’ennuie un peu. Car sa maman est l’une des conservatrices de ce musée et Milo bénéficie donc d’entrées en dehors des heures ouvertes au public. Par contre, ses camardes ne comprennent pas trop l’inspiration de ses photos : il n’a photographié que des visiteurs, pas les œuvres ! Milo explique que le regard des gens apprend quasiment autant de choses que les œuvres qu’ils contemplent. Ainsi en va-t-il du visiteur déçu par la petite taille de la célèbrissîme Joconde ; ainsi en va-t-il encore du géant qui s’émeut par les Noces de Cana de Véronèse, le plus grand tableau du musée (67 m² !). Une copine de Milo lui fait remarquer que sur l’une des photos représentant la statue de Michel-Ange Psyché ranimée par le baiser de l’amour, on aperçoit une petite souris derrière. Y aurait-il donc des souris au Louvre ? Ne seraient-elles pas une menace pour les œuvres ? Milo pose la question le soir venu à Henryk, un gardien en retraite qui continue de venir tous les jours au Louvre, et qui est la mémoire vivante de ce lieu. Henryk reste évasif sur la réponse devant ses collègues, mais une fois seul avec Milo, il se souvient de la première fois qu’il a vu les souris du Louvre : elles se livraient une bataille incroyable, entre factions grecques et factions romaines, dans la salle des Caryatides…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les souris du Louvre est une coédition entre Delcourt et les éditions du Louvre, une structure commune qui pilote des fictions se déroulant dans le (ou autour du) célèbre musée parisien, afin de le faire découvrir sous différents aspects (Futuropolis est également concerné par cette vocation d’ouvrages). Evidemment, ici, c’est le public jeunesse qui est visé, ce qui est plutôt une bonne initiative compte-tenu de l’aspect rébarbatif que constitue généralement la visite d’un musée chez les enfants / ados. Le héros, un jeune humain cultivé, découvre en effet que différentes factions de souris, habillées comme sous l’antiquité, continuent de se livrer des batailles antédiluviennes, telles que se les livraient jadis les hommes. Cela se produit dans le plus grand secret, plutôt la nuit et les jours de fermeture, dans les ailes / départements dédiés à l’antiquité. Et ça permet tout à la fois de faire des focus historiques sur les conflits en question, que de causer les œuvres et des salles dans le cadre desquelles cela se produit. Bien joué Joris Chamblain, qu’on peut à juste titre considérer comme l’un des tous meilleurs scénaristes jeunesse actuel ! A l’aide de son trait fun et moderne, Sandrine Goalec met donc en scène cette incroyable histoire de complot et de batailles, sans oublier de s’appliquer sur la retranscription juste des œuvres et des bâtiments. Au menu, outre la présentation du palais en lui-même, on croise notamment Psyché ranimée par le baiser de l’amour, le kiosque des noctambules (l’entrée du métro, place Colette !), la statue extérieure de Louis XIV, la salle des Caryatides, le Gaulois blessé, la cour Marly, le Faune jouant de la flute… Soit une visite fun et légère, sur fond d’intrigue accrocheuse.