L'histoire :
Sous le règne de Louis XIII, le fougueux et fier d’Artagnan a quitté sa Gascogne natale pour rejoindre Paris, ambitionnant le fol espoir d’entrer au service des mousquetaires du roi. A peine s’est-il présenté à Monsieur de Tréville, capitaine de ces soldats royaux, qu’il défie déjà en duel, pour de bien minces affaires d’honneurs, trois de ses futurs camarades, et des plus prestigieux : Athos, Portos et Aramis. Heureusement, l’aventure tourne favorablement et les duellistes deviennent les meilleurs amis du monde. D’Artagnan intègre donc le corps des mousquetaires, durablement animé par la rivalité opposant le cardinal à son souverain. C’est alors que le propriétaire du logement occupé par l’apprenti mousquetaire, Monsieur de Bonacieux, vient lui mander son aide. En effet, sa jeune épouse Constance a été kidnappée. S’intéressant à cette affaire aux résonances politiques piquantes, d’Artagnan apprend que Madame de Bonacieux est la confidente de la Reine. Or cette dernière, Anne d’Autriche, dans la ferveur d’une liaison adultère des plus embarrassantes, a confié à son amant anglais une parure de bijoux qu’elle doit absolument porter lors d’une proche soirée. Aboutissement d’un complot ourdit par Richelieu, l’affront public qui devrait résulter se dessine alors clairement. Emoustillé par l’affaire – et compte tenu qu’il est follement tombé amoureux de Constance – d’Artagnan bondit, menant à sa suite ses fidèles camarades…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En tant que directeur de la collection Ex-libris (les adaptations des plus grands romans en BD), il était indispensable que le prolifique Jean-David Morvan se colle lui aussi à un prestigieux titre de notre patrimoine littéraire. Ici associé à Michel Dufranne (alias Miroslav Dragan), JDM s’attaque sans doute à l’un des plus vivants, ce qui lui permet en outre de s’adonner à son exercice favori : le découpage séquentiel hyper dense ! Les contingences de nos mousquetaires sont effectivement riches et bondissantes, quand bien même elles sont prévues pour tenir en 5 BD de 46 planches. D’emblée, ceux qui s’attendaient à une resucée Disney-ienne et gentillette de l’œuvre risquent d’être déçus : le style narratif et les dialogues dénaturent le moins possible le phrasé originel, qui emprunte un ton résolument littéraire. A contrario, le style graphique employé par Rubèn peut interloquer au premier abord : le trait est « rond », dynamique à outrance, presque exubérant… Cela dénote avec l’image très classique que l’on accorde volontiers au roman. Et pourtant, l’aventure d’Alexandre Dumas est en soi bondissante et pour le moins excessive ! L’écrivain est même, en quelques sortes, l’inventeur du genre. En ce sens, les auteurs prennent un contrepied astucieux et assurément « dans le ton ». Après l’inévitable « épisode » d’exposition (tome 1), ce second tome nous propulse dans le vif du sujet, en posant enfin la fameuse problématique des ferrets de la Reine…