L'histoire :
Le temps presse pour d’Artagnan qui saute dans le premier bateau pour traverser la Manche et remettre à la reine les ferrets que le Duc de Buckingham vient de lui confier. Il ne doit surtout pas perdre une seconde, car en la capitale du royaume de France, on s’affère, on s’apprête pour une somptueuse réception. Le ballet qui se prépare sera l’occasion pour le Cardinal de Richelieu de démontrer à son Roi l’infidélité de son épouse : le souverain a en effet exigé qu’elle porte ce soir ses ferrets, bijoux qu’elle a offerts, en gage d’amour, au Duc anglais. Pour éviter tout incident diplomatique, le vaillant gascon use fond de culotte et chevaux pour arriver à temps. Il y parvient enfin, non sans mal, ridiculise Richelieu et sauve sa souveraine qui peut ainsi parader. Fatigué mais heureux, la jeune épée n’a qu’une hâte : se retrouver les yeux dans les yeux et lèvres contre lèvres avec la belle Constance de Bonacieux. Mais la bagatelle tourne court, car au domicile point de jolies mirettes : la belle a disparu, enlevée par un trio de malfaisants ! Le capitaine de Tréville promet à d’Artagnan de se charger de l’affaire et conseille au futur mousquetaire de quitter Paris, histoire de se faire oublier du cardinal qui n’a pas gouté son dernier affront. Le bouillant gascon part donc récupérer ses 3 compères qu’il avait semés, faisant route vers l’Angleterre : on est jamais de trop pour déjouer les mauvais tours. Un pour tous et….
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Quelle belle idée que d’avoir permis au 9e art de s’approprier des classiques de la littérature au travers de la collection Ex-libris. Pour permettre aux célèbres 3 mousquetaires (ou 4 c’est comme on veut) de chevaucher à nouveau, c’est le directeur de collection himself qui sort la rapière de son fourreau. Jean-David Morvan, le prolixe scénariste, s’adjoint les services de Michel Dufranne pour une adaptation aussi rythmée que le galop des montures des héros d’Alexandre Dumas. Le mérite de cette nouvelle lecture de l’épopée et de nous offrir un récit complet qui pourra surprendre ceux qui n’avaient qu’entre-aperçu le chef d’œuvre, au travers des nombreuses adaptations ciné-télévisées. Si complet, d’ailleurs, qu’on pourra reprocher aux deux scénaristes l’utilisation trop fréquente de cassures dans le récit. Pour éviter de faire une adaptation en 10 volumes, les auteurs font, en effet, un peu trop raconter à d’Artagnan ce qui lui est arrivé plutôt que de nous le montrer pour de vrai. Mais l’essentiel est préservé : ça saute, ça galope, ça ripaille et ça sort l’épée à tout va, comme ce que tout amateur de cape et d’épée qui se respecte est en droit d’exiger. Le dessin de Ruben sert parfaitement la fougue du récit même si son trait quelque peu cartoonesque déstabilise au début : on s’attend à suivre une adaptation à la Disney. JDD et consorts transforment ici fort bien l’essai pour une histoire que l’on connait tous, mais que l’adaptation fait revivre de très belle façon.