L'histoire :
A l’hiver 1941, la « bataille d’Angleterre » a été gagnée par les courageux pilotes de la RAF (Royal Air Force). Le IIIème Reich de Hitler a par ailleurs ouvert le front à l’Est, en s’attaque à l’ « Oncle Joe » (Staline), ce qui donne un peu de répit aux combats aériens locaux. L’aviateur anglais Tim Page accumule tout de même les trophées, au point de s’approcher du statut d’« as ». Mais les méthodes de combats deviennent de moins en moins chevaleresques. On leur demande désormais de bombarder en masse des villes allemandes, causant de nombreuses victimes civiles. Lors d’un raid nocturne en tant qu’observateur, Tim Page s’en écœure. Il ignore qu’il vient en outre de bombarder le mariage de son amie Magdalena, qui en réchappe de peu, avec son nouveau mari. De retour à la base, il demande sa mutation sur une autre zone de combat, certes plus risquée, mais moins dégueulasse : Malte. Depuis cette île, la RAF joue les troubles fêtes dans la conquête allemande de l’Afrique du Nord. Mais dans un premier temps, le seul moyen de s’y rendre, c’est d’y aller en avion sur 4h de vol, en décollant d’un porte-avion pas du tout prévu pour leurs Spitfires, avec une double ration de carburant et sans mitrailleurs…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le deuxième volet des Lignes de Front s’était déjà intéressé au personnage de Tim Page, as de l’aéronautique lors de la célèbre bataille d’Angleterre. Qu’à cela ne tienne : nous revenons très majoritairement sur lui dans ce tome 6, alors qu’il est devenu un combattant expérimenté, au moment où le pilote est affecté à une autre zone de combat : Malte. A mesure que la série avance, on comprend que le schéma narratif du récit-chorale tel qu’il était initialement présenté, avec 6 personnages dont les destins s’entrecroiseraient, n’est pas des plus criants. Cette série est surtout un prétexte pour le scénariste Jean-Pierre Pécau de focaliser de manière romancée et didactique sur des zones de combat bien réelles de la Seconde Guerre Mondiale. Entre 1941 et 1943, le siège exercé sur l’île de Malte, d’où partaient les avions de la RAF qui sillonnaient la Méditerranée, fut en effet décisif en faveur des britanniques. Le héros du volume rivalise notamment ici avec l’authentique et prétentieux George Beurling, le plus grand « as » canadien de la guerre (31 victoires aériennes homologuées). On ne change pas une équipe qui gagne : comme pour le tome 2, Benoît Dellac met en scène de son trait encré et élégant le destin de Tim Page et ses nombreux combats aériens. Son traitement graphique et rythmique se montre une nouvelle fois très convaincant et limpide, donc parfaitement prenant.