L'histoire :
Au cours d’un repas de St Valentin, tout le monde roucoule au restaurant. Lola menace Armando d’une amende policière s’il ne l’embrasse pas sur le champ…
En pleine accolade avec sa grand-mère, Lola la remercie d’être un avertissement permanent à tout ce qu’elle ne souhaite pas devenir…
En passant devant une école le jour de la rentrée, elle se dit qu’elle devrait avoir un enfant pour expérimenter la sensation que les vacances commencent à ce moment précis.
Aujourd’hui, c’est l’homme qui cuisine un bœuf bourguignon digne d’un grand restaurant… la cuisine s’en souvient ! Lola fait face à une montagne de vaisselle et un assortiment de tâches en tout genre…
Armando avance en pleine brousse hostile où, tel Indiana Jones, il est à la recherche… du point G !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sur la couverture, Lola a un faux air d’une parisienne de Kiraz (Jours de France, Paris Match, Gala…), à la fois juvénile et innocemment malicieuse. Malmenée par ses hormones, qui prennent l’aspect d’une cruelle Fantomette chimique prête à lui jouer les pires tours, elle passe par tous ces états coutumiers de l’image que l’on se fait des femmes. Tour à tour pleine d’entrain, anxieuse, hystérique, dépressive ou explosive, elle vit au gré de ses humeurs en faisant du mieux qu’elle peut. Parfois victime, parfois bourreau, ainsi va la vie de l’héroïne de cet ouvrage éponyme. Née de la plume et de l’imagination d’Alexandra Lunik, qui est à la fois son alter ego et son aînée, Lola est une représentation plutôt fraîche de la femme actuelle, sans aller trop loin dans les clichés. Ce qui est agréable et pas si commun dans le registre des BD sur les femmes (et les hommes) par les femmes. Honnête quand il s’agit d’assumer la part de l’enfant qui sommeille en chacun d’entre nous, elle dépeint des scènes de vie amusantes avec un style qui fait mouche. Même si certains gags abstraits ne sont pas évidents à saisir à la première lecture, l’ensemble est cohérent, varié et assez inventif, dans un registre qui a déjà été exploité de fond en comble avec plus ou moins de brio par ses congénères. L’élégance de la présentation s’accorde au trait minimal et aux couleurs vives, posées à plat, qui l’accompagnent. Les strips en une case, avec leur absence totale de grivoiserie, tant que de vulgarité, soulignent que l’on peut très bien faire passer des messages sans pour autant chercher le choc des mots. Et là aussi, l’auteure chilienne se détache de la concurrence. Un ouvrage agréable et intelligemment construit, qui parle avec un amour certains du genre humain et de ceux qui le composent…