L'histoire :
Comme pour la plupart des gamins d’immigrés installés à New-York au début du XXe siècle, la jeunesse d’Arthur Simon Flegenheimer se fait au grès de la loi des gangs. D’une part, le jeune homme sait très tôt faire usage de ses poings ; d’autre part, il fait montre d’une certaine propension à tirer parti des puissants. Un cambriolage, une arrestation et une évasion plus tard, la légende est en marche. Ne lui reste plus qu’à prendre un nom qui qui claque comme un étendard. Ce sera Dutch Schultz, un pseudo « assez court pour tenir dans les gros titres ». Durant la prohibition, Dutch conforte encore sa renommée, servant d’encaisseur à Marcello Poffo, le caïd du coin. Dès lors qu’il devient le premier fournisseur en bières du Bronx, il s’entoure d’une équipe de gros durs, parmi lesquels les frères Coll seraient plus tard ses pires ennemis. C’est alors que la concurrence sur le marché de l’alcool l’oblige à entrer en guerre avec un autre ponte de la distribution : Jack « Legs » Diamond. Bien des règlements de compte et de nombreuses tentatives d’assassinat sont alors nécessaires pour venir à bout de ce dangereux rival…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Mafia Story n’est plus ni moins que le prolongement (ou le troisième cycle) de la série Ce qui est à nous, proposant de raconter l’histoire de la mafia en BD. Dorénavant publiés sous forme de diptyques, les récits orchestrés par le prolifique scénariste David Chauvel forment à chaque fois une histoire complète. Pour inaugurer ce nouveau format, Chauvel nous raconte en deux tomes la vie du caïd Dutch Schultz, de son vrai nom Arthur Flegenheimer. Profond bouleversement : ce personnage n’est non plus issu de la branche italienne, mais d’origine juive allemande, et néanmoins surnommé le « hollandais ». Pour le reste, il n’y a rien de bien nouveau par rapport aux dix précédents volumes. On y retrouve les mêmes avantages (c’est didactique) et les mêmes inconvénients (l’empilage des nombreuses séquences finit par être lassant). Etant donné que l’exercice aspire encore une fois à faire rentrer de la manière la plus exhaustive possible une biographie (en deux fois) 46 planches, Chauvel n’a guère le temps de s’arrêter longuement sur chaque étape de la vie de « l’empereur du Bronx ». En outre, sous le trait rapide d’Erwan Le Saëc, rien ne ressemble plus à un flingueur en costard qu’un autre flingueur en costard. Dommage, car ce manque de lisibilité bénéficie d’un découpage et de cadrages une nouvelle fois impeccables. Cela n’est hélas pas suffisant pour favoriser une pleine et entière adhésion aux évènements vécus, que l’on suit avec distance…