L'histoire :
Dans les années 20, les maîtres de Brownsville, un quartier du centre de Brooklyn, étaient les 3 frères Shapiro. Racket, protections, prostitution et machine à sous, constituent alors le gros de leur business. Parmi leurs petites mains se trouve un dénommé Abraham Reles, surnommé Kid Twist Reles. Emprisonné 2 ans en maison de correction pour le compte de ces « employeurs », le Kid rumine sa haine envers eux. Une fois sorti, il va tout faire pour devenir le patron, cultivant un culte de la violence sans aucun scrupule. A l’aide de ses amis « Bugsy » et Georges Defeo, il s’arrange tout d’abord pour concurrencer le marché des machines à sous. Les Shapiro réagissent rapidement et par l’entremise d’un traître infiltré, ils leur tendent un piège. Le Kid et Bugsy sont blessés par balle, Defoe est tué. Comme cerise sur le gâteau, l’un des frères Shapiro ira même battre et violer la petite amie de Kid Reles. La guerre à mort contre les Shapiro est lancée, quitte à devoir faire des alliances de raison avec des concurrents tels que Happy Maione et Frank Abbandando…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Quartier par quartier, époque par époque, personnage par personnage, David Chauvel poursuit son long travail de reconstitution historique autour de la mafia américaine du XXe siècle (comme son nom l’indique). Cette fois, le focus porte sur la domination mafieuse de Brownsville, un quartier du centre de Brooklyn (New-York). Le personnage central, Abe Reles, sorte de caïd ultra violent, est illustré sur cette couverture très inquiétante signée Thomas Ehretsmann. Narrativement, Kid Reles s’avère effectivement parfaitement antipathique, à en croire les informations délivrées par le scénariste. Visuellement, il est tout de suite moins inquiétant, tant le trait d’Erwan Le Saëc peine (comme toujours) à rendre les émotions des personnages. Son style de dessin est revanche impeccable (comme toujours) pour gérer le rythme documentaire, très cinématographique. A force de zooms, de travellings, d’ambiances noires, à l’aide de cadrages et d’un découpage idoines, on vit véritablement les tensions et les règlements de compte. On a d’ailleurs l’impression que ces derniers n’ont jamais été aussi nombreux. Les contrats succèdent aux contrats, les voix off descriptives aux voix off descriptives, à la manière d’un catalogue exhaustif un peu éreintant, qui trouve (comme toujours) la limite de l’exercice…
