L'histoire :
Au cours de sa carrière professionnelle, l’avocat Maître Marley en voit des vertes et des pas mûres. Il reçoit par exemple dans son cabinet un journaliste de terrain qui a un bras dans le plâtre. Le baroudeur explique qu’il a été pris en otage par les FARC, qu’il a traversé la brousse, qu’il a été mordu par un boa géant… et qu’il veut aujourd’hui attaquer en justice sa municipalité parce qu’il s’est cassé le bras en tombant d’un trottoir dégradé…
Plus tard, dans l’enceinte du tribunal, avec toute la mauvaise foi que réclament ses compétences professionnelles, il plaide en faveur d’un client qui est jugé pour attouchement sexuels sur mineurs. Maître Marley explique que son client est conscient de sa faute, qu’il demande pardon aux victimes et qu’il faut aussi considérer sa profession pour le choix d’une peine adaptée : étant donné qu’il est un homme d’Eglise, Marley demande deux Ave et trois Pater quatre fois par jour pendant cinq ans… Parfois Marley rend visite à ses clients alors qu’ils sont en garde à vue. Il en va ainsi pour cet homme qui a étranglé son DRH après avoir appris la fermeture de son usine de confection de nounours en peluche…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A quelques exagérations près, Maître Marley avocat ressemble à un bêtisier du barreau en bandes dessinées. Bien plus que le personnage récurrent de Marley, le métier d’avocat et ses arcanes tortueuses sont clairement la cible et le sujet central de cette collection de 36 gags (un gag par planche). La profession, l’une des plus sulfureuses qui soit – et néanmoins nécessaire – offre en effet un riche potentiel parodique. La plupart du temps, on découvre donc Marley en train de plaider au tribunal, en train de recevoir de potentiels clients dans son cabinet ou plus rarement en visite en zone pré-carcérale. Là où d’ordinaire les avocats se spécialisent dans une frange précise du droit, Maître Marley est spécialiste de tout : ses clients sont aussi bien des petits délinquants, des braqueurs de banque, des tueurs de sang-froid, des insupportables procéduriers ou des criminels en col blanc. La pluralité des cas semble le meilleur moyen pour l’auteur Bruno Madaule de varier les contextes du droit et les ressorts humoristiques. Si les chutes ne sont jamais à se tordre de rire, reconnaissons qu’elles font toujours sourire en raison d’une finesse et d’une belle variété de situations. Simple et ultra-caricatural, son dessin est également ultra-lisible et c’est bien là le principal. En dépit d’une facilité d’apparence, nous plaidons donc la bienveillance des lecteurs…