L'histoire :
Vincenzo Lasagna fait partie d’une famille mafieuse de la côte ouest des USA. Sa spécialité : l’ouverture de n’importe quelle serrure, qui lui vaut le surnom de « Vini les doigts de fée ». Enfin sa spécialité… Disons qu’il « tend » vers cette spécialité. Car Vini n’est pas franchement doué et « la famille » de Los Angeles, appelée « le comité », ne rate pas une occasion de lui faire sentir qu’il est un vrai looser. Il passe le plus clair de son temps en compagnie de son cousin, Pepperoni, qui passe plus de temps à manger qu’à réfléchir. A la maison, entre deux frangins peu présents, une sœur qui se marie à un flic, une autre handicapée mentale et la mamma qui distribue les baffes, la vie n’est pas de tout repos. Jusqu’au jour où cette dernière passe l’arme à gauche. Dès lors, Vinni a l’impression qu’elle lui fait des remontrances en permanence dans sa tête ! Comment voulez-vous mettre au point le moindre coup pour le capo, dans ses conditions ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Essentiellement connu pour ses BD d’heroïc-fantasy pure, aux graphismes sombres et enchanteurs, Emmanuel Civiello surprend tout le monde en se lançant dans un genre inattendu : le récit mafieux humoristique. Pour cela, il s’adjoint les services d’une nouvelle scénariste, Hélène Herbeau, jusqu’alors plus inspirée par l’architecture que par la BD. La veine comique de la série est différente de ses semblables de la collection Sang Froid (le burlesque John Doe ou le « tarantinesque » Océan City). Mamma mia cherche plutôt à retrouver l’humour des films O’Brother, ou Intolérable cruauté… Mais ne s’improvise pas frères Coen qui veut ! Si les dessins en « monochromie directe » de Civiello sont (comme toujours) de très haute volée, la narration est plus difficile à suivre. La voix off peine à nous faire partager l’ambiance qui règne dans cette famille mafieuse et le découpage ne permet pas une lecture très limpide de cases bien chargées... On a donc du mal à entrer pleinement dans le récit. A force de coups foireux, on finit tout de même par s’attacher à ce looser fini, qui fait son possible pour respecter les sacro-saintes valeurs mafieuses et mériter un soupçon de reconnaissance…