L'histoire :
Dans une brasserie de Casablanca, deux enfants mènent un combat de boxe devant leurs parents, avec des cadeaux à la clé pour le vainqueur. Le petit Marcel gagne à tous les coups. Son père voit en lui un futur grand boxeur et le pousse sans aucune considération pour ses envies de petit garçon. Mais Marcel préfère jouer au foot. Il va s’entraîner en cachette, jusqu’au jour où il rencontre un vrai entraîneur, dans un vrai club, et qu’il prend goût aux combats victorieux. Son ambition va alors dépasser les espoirs placés en lui, dès son premier contrat professionnel qui sera signé en 1937. À partir de là, tout d’abord sur les rings du protectorat marocain, puis à Paris et bientôt à l’international, débute une carrière fulgurante qui fascine la France et suscite l’admiration dans le monde entier. Marcel Cerdan devient une célébrité mondiale, adulée, généreuse et sensible au charme féminin, lorsqu’une star de la chanson jette son dévolu sur lui.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bertrand Galic signe une bio habitée de la star mythique de la boxe française, en construisant son récit de manière à nous tenir en haleine dès les premières pages. On n’a jamais l’impression de lire une histoire racontée avec sa chronologie et ses moments clés obligatoires, comme dans de trop nombreuses bios en BD. On vit pour de bon une série de combats et de victoires. Mais tout cela semble faire partie intégrante de la vie d’homme que l’on partage. Cerdan est le réel personnage principal de ce livre, et pas sa légende, même si sa puissance est parfaitement rendue et spectaculaire. Les dessins de Jandro participent complètement à cette réussite, les acteurs mythiques de l’époque (parmi lesquels évidemment Edith Piaf) ont certes leur visage iconique, mais sans exagération et sans excès de réalisme. Album après album, le scénariste qui aime explorer les sujets qu'il aborde toujours avec un vrai angle d'auteur, confirme son sens de l’équilibre entre le thème et les personnages qui l’incarnent. Sa mise en place est une nouvelle fois intelligente, avec ce moment dramatique tout en intensité dans les premières pages, superbement mis en images. Galic s’appuie une nouvelle fois sur les capacités de l’artiste qui l’accompagne, lui offrant de vrais moments d'expression visuelle. C’est une vraie force chez lui. Encore un beau duo pour un bel album.
