L'histoire :
Henri VIII est en train d'imposer ses réformes, marquant sa séparation de l'église catholique romaine, ou en tout cas sa suprématie sur l'église d'Angleterre. Son homme de main, chargé de contraindre par la violence tous ceux qui résistent au changement, est Thomas Cromwell. Les rôles que lui confient le roi sont de plus en plus prestigieux, il dispose d'une grande confiance, au point qu'il est mandaté pour aller convaincre Marie d'accepter un mariage arrangé qui consoliderait l'autorité de son père au delà des frontières. Elle refuse catégoriquement, et continue de vivre recluse, plongée dans sa foi. Pendant ce temps, Henri VIII prépare un nouveau mariage, avec Anne de Clèves qu'il n'a vue que sur un portrait d'artiste. Le portrait s'avèrera très loin de la vérité. Le roi souhaite la congédier rapidement, mais le mariage était agréé, il aura lieu. C'est le premier échec de Cromwell. Les luttes pour prendre sa place vont s'accentuer. Le prochain mariage d'Henri en sera l'illustration. Pendant ce temps, le jeune Edouard grandit, il est le successeur désigné de la couronne. Mais le sort va décider d'un parcours particulier auquel Marie prendra part.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce second tome décrit autant le parcours tumultueux des mariages successifs d'Henri VIII que la lente montée vers le pouvoir de sa fille Marie, alias Marie Tudor. Le scénario se contente d'enchainer les grands moments du règne de son père, quelques scènes clés qui incarnent les luttes de pouvoir ou l'avancée du jeune Edouard vers son futur rôle, avec toujours Marie qui tient une place importante, et semble faire preuve d'une infinie patience comme d'une grande tristesse. Il va falloir un troisième volume pour décrire le court règne de Marie la sanglante. On y entre à peine en toute fin de cet épisode. La progression de cette tranche d'histoire extrêmement riche et tumultueuse ne semble pas laisser d'autre choix à Eric Corbeyran que de sauter d'étape en étape. Si Henri ne s'était pas marié six fois, on aurait le temps de parler d'autre chose. Le dessinateur italien Claudio Montalbano fait un excellent travail réaliste, des pages denses, des décors soignés pleins de trames contrastées. L'intérêt historique domine néanmoins ce travail, nouvelle déclinaison des portraits de Reines de Sang, impressionnants par la puissance des destins qu'ils relatent.
