L'histoire :
Marie est de retour au pouvoir. Aux côtés de sa demi-sœur Elizabeth, elle devise sur la tournure que va prendre sa régence. Ramener une forme de paix que le peuple anglais attend, mais aussi dans son esprit de catholique, ramener son pays dans la religion qu'elle défend. A plus de quarante ans, il lui faut se marier et avoir un enfant pour garantir le maintien du trône dans la dynastie des Tudor. Son plus fidèle allié, Lord Gardiner, accompagne la reine dans sa volonté de rétablir sans faiblesse le dogme catholique. Il sera son confident à l'heure des grandes décisions. Lorsqu'un messager en provenance d'Espagne se présente au palais, c'est pour apporter à Marie un cadeau de Charles Quint : un portrait de son fils Philippe, très beau jeune homme, mis en valeur par Le Titien. Le message est clair sur la proposition que représente ce cadeau et Marie n'y est pas insensible. Sa partie de sang espagnol l'attire vers cet inconnu si séduisant. Il va falloir décider si le mariage aura lieu, et comment faire en sorte que le peuple anglais accepte cette union qui, de toute évidence, va ancrer le royaume dans un changement durable.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce dernier tome de l'histoire de Marie Tudor est particulier, tendu par des enjeux politiques et sentimentaux, mais sans violence. Marie tombe amoureuse d'un homme qu'elle n'a jamais rencontré, et va vivre les dernières années de sa vie en conflit avec les sentiments déséquilibrés au sein du couple qu'elle forme. Eric Corbeyran structure efficacement cette conclusion et donne le ton d'une fin de règne très sombre pour celle qui avait conquis son trône au terme d'une lutte impressionnante de détermination. La femme forte est toujours là, le scénariste décide néanmoins de se centrer sur les souffrances liées à une grossesse nerveuse et au manque d'attention témoignée par son mari. Les violences envers les protestants sont seulement évoquées, c'est un choix clair de centrer cette histoire sur son personnage et elle seule. Le dessin de Claudio Montalbano est très professionnel, détaillé et parfois un peu strict, mais avec une vraie touche historique. Il est sublimé par de très belles couleurs de Jean-Paul Fernandez. Cette trilogie réussie mérite une lecture posée au vu de l'ampleur des enjeux historiques qu'elle charrie.