L'histoire :
Berg et Lee viennent d'arriver sur un nouveau monde, une des milliers d'alternatives à leur monde d'origine. Nos deux héros sont sur les traces d'un tueur qui sévit d'un monde à l'autre sans motif apparent, et qui sait que Berg est à sa poursuite. Ils se retrouvent au cœur d'une caravane se rendant à Kadath. Un des voyageurs sur son étrange animal les invite à les suivre vers la Ville qui Rêve. Mais très vite, la caravane est victime d'une attaque par l'armée des masques, qu'ils parviennent à vaincre grâce aux armes de Berg et Lee. Certains des soldats révèlent derrière leur masque des yeux crevés, ce qui démontre qu'ils viennent des limbes et sont sous le contrôle d'un maître. Cette armée mystérieuse est connue pour s'emparer des mondes qu'ils parviennent à vaincre, et rendre ces Terras inaccessibles aux autres voyageurs. Mais il semble clair que l'intention de Deng est d'envoyer Berg dans les limbes, cette frange des mondes inaccessible, pour s'en débarrasser. Arrivés dans la superbe ville de Kadath, nos deux voyageurs s'installent dans le caravansérail pour prendre un peu de repos. Lee effectue un flip-flap, un aller-retour très rapide pour aller s'approvisionner en munitions au Mont. Un processus violent que ne peuvent se permettre que ceux dont les cellules ne sont pas encore trop dégradées. A son réveil, ils sont prêts à reprendre leur chasse à l'homme.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ce deuxième épisode, la chasse à l'homme à travers les mondes parallèles prend son rythme. L'effet de surprise du processus de morts-résurrections successives est passé, mais on découvre petit à petit tous les aspects de ce mode de voyage très particulier. Les corps en subissent les conséquences, des blessures trop profondes peuvent emporter les voyageurs vers des limbes dont ils ne reviendront jamais. Jean-Pierre Pécau fait souvent le lien, de manière assez habile, avec les pratiques religieuses autour des corps au moment de la mort, donnant une quasi crédibilité à son concept de résurrections dans d'autres univers. C’est plutôt malin. Il introduit de nouveaux éléments et effets de surprise dans la ville de Kadath, dont le gouverneur semble avoir un plan lié à Berg, que Lee elle-même ignorait. Bref, tout s'approfondit de manière foisonnante, mais structurée. Comme toujours, le scénariste peut s'appuyer sur la puissance graphique inépuisable d'Igor Kordey pour introduire dans chaque nouvel endroit visité par ses personnages des architectures complexes, des monstres incroyables, des scènes souterraines ou des foules innombrables. A chaque fois, le dessinateur remplit la page de détails d'une épaisseur et d'une profondeur remarquables. Il faudrait un budget hollywoodien pour raconter cette histoire au cinéma. En bande-dessinée, Igor Kordey suffit !