L'histoire :
A St Denis, au pied d'un pont qui traverse le canal, un camp de gitans va recevoir une visite inattendue. Un commando en armes vient de mettre la main sur un dénommé Berg, alors qu'il allait s'endormir dans sa voiture aménagée. Les habitants du camp n'opposent pas de résistance en voyant que les assaillants ne sont pas des policiers. Et lorsque Berg parvient à prendre la fuite, Lee se lance à sa poursuite. En tentant de traverser la route vers l'autre côté du pont, Berg est percuté par un camion, la jeune femme qui venait de le rejoindre tombe à ses côtés. Quelques minutes plus tard, alors qu'ils sont déclarés morts, Lee et Berg se réveillent au milieu d'une scène de guerre, entourés de cadavres, au pied d'un char d'assaut qui porte le logo d'une armée inconnue. Lee sait très bien pourquoi ils sont là, Berg ne portait pas de bague et lorsqu'ils sont morts tous les deux ils se sont réveillés dans un monde parallèle qui n'était pas prévu. Pour remettre de l'ordre dans tout cela, la jeune femme programme sa bague sur 9999, et fait exploser une grenade qui les tue à nouveau. Lorsqu'il se réveille sur Terra 9999, Berg ne semble pas comprendre ce qui lui arrive. Pourtant l' Organisation est certaine que c'est l'homme qu'il lui faut...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au moment où l'on apprend le décès de Richard Corben, difficile de ne pas penser au maitre américain en lisant ce nouvel album dessiné par Igor Kordey. L'artiste croate reconnait cette influence qui se retrouve dans cette manière très incarnée de mettre en scène les personnages. Gueules très marquées, muscles en évidence et vêtements aux plis épais, le côté underground du dessinateur de comics se prolonge ici, sans devenir envahissant. Comme pour chacun de ses albums, Kordey s'investit par ailleurs à fond dans des décors fouillés, incluant une vue en plongée aérienne d'une Venise imaginaire dans un monde parallèle ! Le scénario de Jean-Pierre Pécau installe très vite les codes de cet univers de SF qui fait voyager les personnages dans de multiples versions parallèles de la vie sur Terre. On comprend très vite le contexte, tout en ne sachant pas du tout ce qui va se passer entre Berg et celui qu'il est censé poursuivre. Les enchainements sont d'une fluidité remarquable, tout comme la variété des décors entre Terra 9999 et ses autres versions est épatante ! La série commence très bien avec des personnages hauts en couleurs, et une référence constante mais encore partiellement mystérieuse, à la culture gitane. Avec ce duo d'auteurs chevronnés et habitués à travailler ensemble, et les capacités graphiques d'Igor Kordey, on est confiants pour la suite du voyage. Avec une mention spéciale pour Anubis le coloriste dont le style contrasté et riche convient parfaitement à ce nouvel univers violent et futuriste.