L'histoire :
Dans un futur lointain, alors que les réserves énergétiques de la Terre ont été épuisées, les humains partent trouver de nouvelles ressources minérales aux confins de l’univers. Aux frontières de notre galaxie, la station spatiale New Bedford sert de port d’attache aux nombreux vaisseaux cargos sillonnant le cosmos à la recherche d’astéroïdes et en extrait les minerais avant de les renvoyer sur Terre. A son bord, le jeune Ismaël est curieux d’approcher la grande ceinture d’astéroïdes. Après avoir sympathisé avec Queequeg, un harponneur expérimenté, il s’engage en tant qu’informaticien à bord du Pecod, l’un de ces vaisseaux géants, à destination de l’infini. Aux commandes de l’astronef, le capitaine Achab est réputé pour être le meilleur chasseur d’étoiles. Mais il est aussi le plus impitoyable, vouant une haine terrible envers les astéroïdes depuis qu’il a été victime d’une comète blanche gigantesque. « Moby dick », c’est le nom de l’astéroïde, a jadis détruit son vaisseau, le laissant seul rescapé de son équipage, avec une jambe en moins et le visage défiguré. Depuis lors, sa revanche personnelle envers cette comète prime sur tout le reste…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voilà une idée originale que d’adapter en 2 tomes de BD le roman éponyme d’Herman Melville au genre science-fiction. Ici, la célèbre chasse à la baleine se transforme en traque aux astéroïdes regorgeant de bons minerais et Moby Dick est une comète blanche géante, dont la nature et la localisation demeurent bien mystérieuses. Cette transposition est signée de l’un des piliers de la collection Néopolis de Delcourt, Jean-Pierre Pecau (Nash, Zentak, Arcanes, Litle Blade…). Bien que le gros du boulot ait été fait il y a bien longtemps par le romancier, l’adaptation de Pécau est plutôt réussie, un décor galactique remplaçant admirablement le cadre maritime originel. La réalisation graphique est confiée à un jeune auteur, Zeljko Pahek, jusqu’alors illustrateur de couvertures de romans de SF. Si le résultat a des allures de space opera, le dessin demeure très irrégulier. Il alterne bons passages - cases dantesques et vaisseaux extraordinaires - et choix graphiques incohérents ou discutables (certains éléments collés et trafiqués à l’informatique entrent en rupture avec le style de la case). De plus, la colorisation, souvent directement appliquée aux crayonnés, baigne soit dans le glauque, soit dans l’ocre, soit dans le glauque et ocre. Placée sous le label Série B qui fête actuellement ses 10 ans, l’album bénéficie d’une superbe couverture, avec vernis sélectif, signée Manchu (pourvu qu’il ait un jour l’envie de se lancer à 100% sur une série de SF !).