L'histoire :
Après avoir délivré Sajiral le Derkomaï, Geön le Twörb s’est lancé dans une quête de savoir, vers l’antique cité de Drëk. Ils traversent dès lors de dantesques paysages, où d’immenses scènes de luttes contre des primordiaux semblent figées dans la pierre. Aidé par la statuette de Mahimata, qui lui sert de relai magique, Geön sauve le guerrier Bròg et s’en fait un indéfectible allié. Mais Sajiral est tué par un primordial, et Bròg, gravement blessé, doit être amputé d’un bras. Geön et Bròg poursuivent néanmoins en duo leur quête vers la Lauriasylf, où se trouve le temple des primordiaux. Ils se sont adjoint une monture trouvée sur place, Ovibe (une sorte de yack géant), ce qui leur permet d’avancer beaucoup plus vite. Ils traversent désormais des steppes désertiques, et tombent en pleine tempête de sable sur « la bataille sans fin », un prodigieux champ de bataille où tous les guerriers sont figés dans la pierre. Enfin, après des semaines de voyage, ils débouchent sur la Lauriasylf, une épaisse jungle. De nuit, Geön décide de se séparer discrètement de son protecteur : il doit accomplir seul sa quête. Mais il est rapidement capturé par Vinata, une indigène Twörb qui tombe amoureuse de lui…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La trilogie de dark fantasy Naragam prend fin avec ce troisième tome de la quête du petit Gëon, toujours légèrement saupoudrée d’humour. Classiquement, depuis le départ, le vaillant et frêle Geön incarne la figure de « l’élu » qui doit accomplir un devoir initiatique : acquérir la connaissance ultime. Vaste projet… Cet objectif final reste néanmoins un peu flou tout du long, largement enseveli sous les aventures que lui et ses camarades rencontrent. La narration se révèle assez linéaire et très bavarde, elle donne surtout l’occasion au dessinateur Mike de s’éclater dans les décors dantesques ou luxuriants et les personnages ultimement belliqueux. Comme pour les deux premiers opus, Mike n’hésite pas à employer des pleines pages, voire carrément des doubles pages, lorsque la majestée de la scène l’impose (ex : la bataille sans fin contre les primordiaux ; ou la vue panoramique sur la jungle Lauriasylf). Dans cette partition visuelle, se situe la vraie plus-value de cette série, qui se termine sur un faux rythme un peu bizarre, laissant un sentiment de temporalité artificiellement étirée et d’inaboutissement un peu triste. Les fans d’heroïc-fantasy y trouveront néanmoins largement leur compte, étant donné la persistance d’un univers glauque à souhait et éloigné des sentiers battus.