L'histoire :
Perturbée en plein milieu de la nuit par un rêve de sucreries, Nävis se réveille affamée. Et quand Nävis a faim, elle est prête à tout pour croquer un morceau. Elle se rend donc au frigo, grimpe sur une pile précaire pour atteindre tout ce qu’elle aime (et qui est bien sûr au fond) et… patatras. Elle se mange le carrelage la tête la première, toutes les provisions lui tombent dessus, le frigo y compris. Le lendemain matin, comble de l’horreur : une de ses dents ne s’est pas remise de cette chute et git à ses côtés. Nsob, son robot-nurse lui explique alors que ça n’est pas grave, que ce sont des choses qui arrivent chez les enfants de son âge et que la petite souris va passer pour lui échanger cette dent contre un cadeau. Intriguée, Nävis craint surtout que cette « Latitzoury » ne lui fasse un cadeau qu’elle n’aime pas. Elle décide donc naïvement d’aller lui demander. Chemin faisant, elle rencontre Tori, un oiseau de grande envergure qui lui propose de l’emmener jusqu’au repère de Latitzoury ! Car cette créature existe réellement et se trouve être un prédateur féroce et gigantesque qui se nourrit exclusivement de dents…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jean-David Morvan et Philippe Buchet poursuivent l’extension à destination des enfants de leur série Sillage, à travers les aventures humoristiques et tout public de l’héroïne Nävis. Ils se concentrent ici sur un sujet piquant pour nos têtes blondes : la perte de la première dent. La légende veut en effet qu’une petite souris passe durant la nuit pour remplacer la précieuse quenotte déposée sous l’oreiller par un petit cadeau. Evidemment, Latitzoury est ici un gros monstre féroce pourvu de répugnants tentacules. Néanmoins, les aventures de Nävis ne se démarquent pas trop des schémas narratifs « standards », de type Disney (la série a notamment reçu le grand prix des lecteurs du Journal de Mickey). Quelques exemples : l’enthousiasme de Nävis est mu par la curiosité, le courage et la naïveté mêlés ; elle rencontre un tiers cool, un peu loufoque et en marge des siens, qui s’avère un moyen de transport précieux dans sa quête (ex : la tortue rasta dans Némo) ; en voulant aider une population, elle perturbe un micro-écosystème ; elle répare ses erreurs dans un final qui déborde de bons sentiments. Le trait débridé et humoristique de José-Luis Munuera, toujours aussi dynamique et percutant, s’avère un atout incontestable pour la série ! En tous cas, nul doute : ce 3e opus ravira le public cible, même si sa trame générale semble un peu tirée par les dents… pardon, les cheveux.