L'histoire :
Jeune cadre dynamique, Nico Shark vient d’être élu au poste de directeur du personnel d’une grande entreprise de pin’s, France Pin’s. Or, à peine a-t-il remercié les salariés pour cette élection, que ces derniers regrettent déjà d’avoir voté pour lui. Il applique en effet un programme de rigueur jusqu’auboutiste, à contresens des attentes du personnel. Caméra de surveillance en face de la machine à café, cadences de travail infernales, méthodes de gestion machiavéliques… et ce n’est pas son adjoint, Monsieur Lanusse, qui le contredit. Nico Shark remercie son prédécesseur et en profite pour lui piquer sa montre ! Le délégué du personnel dans son collimateur, il flagorne un employé magrébin, et réprime de vieux réflexes discriminatoires sous-jacents. Même la forme du footing régulier auquel il s’adonne avec Lanusse, fait l’objet d’un savant calcul. La seule chose non calculée, est le petit jeu informatique auquel jouent les salariés derrière son dos. Il s’agit de le faire prouter pour le faire courir plus vite (le Nicoprout !) Dans les sous-sols, la révolte gronde, vocifère, s’agite, mais n’agit guère…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Toute ressemblance avec un personnage politique évoluant actuellement au sommet de l’état n’est pas franchement fortuite… Parmi tous les pamphlets politiques BD – grand-public – qui ont fleuri ces derniers mois, (emballement médiatique oblige), celui-ci est sans doute à classer parmi les plus féroces. En évitant de citer clairement les protagonistes ou le contexte auxquels ces sketches font référence, l’auteur Frantico se permet de sortir des ornières du politiquement correct. Tout ici est métaphorique : la France est symbolisée par une grande fabrique de pin’s (!), le premier minis… pardon, l’adjoint se nomme Lanusse (facile), et les méthodes de communication et de gestion sont tout aussi diaboliques. En fait, il n’y a guère que la tronche de Nico Shark qui n’est guère ressemblante avec la réalité. Car Frantico dessine ces historiettes polémiques sur un trait rapide et spontané, à la manière dont il met en scène sa vie, quasi-quotidiennement, sur son blog (http://www.zanorg.com/frantico). Si le propos exutoire amusera ou agacera en fonction des orientations politiques de chacun (quoique tout le monde en prend un peu pour son grade), il faut admettre que la dent acerbe de Frantico est jubilatoire !