L'histoire :
Le père de Sancy, prieur des dominicains de Carcassonne, confie une mission délicate à Nicolas Eymerich, grand inquisiteur d’Aragon. Il doit se rendre à Castres pour faire toute la lumière sur le culte des « masc », dont les adeptes semblent propager une sorte de peste, appelée « la mort rouge ». L’affaire exposée, l’inquisiteur part aussitôt, incognito, pour Castres. En 1952, aux Etats-Unis, pendant une réunion du Ku Klux Klan, un biologiste renommé et totalement dénué de scrupules, le docteur Lycurgus Pinks, propose de répandre une épidémie qu’il étudie depuis de nombreuses années, et qui tue exclusivement les noirs. Mais le mouvement raciste est infiltré par un agent de police, Perkins, qui compte bien démanteler l’organisation. Quelques centaines d’années avant, Nicolas Eymerich arrive enfin à Castres, où il commence son enquête en tachant de réaffirmer l’autorité de l’Eglise par le biais de quelques bûchers. En 1952, en mission à la nouvelle Orléans, Perkins découvre avec stupeur que l’hôpital de la ville est remplie de gens de couleur, victimes d’une épidémie ne s’en prenant apparemment qu’à eux, aussi foudroyante que la peste…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce 3e tome commence une nouvelle enquête de l’inquisiteur Nicolas Eymerich. Toujours adapté d’un roman de Valerio Evangelisti, ce cycle s’inscrit dans la lignée du précédent, avec une reprise de ses ingrédients : ambiance pesante, faciès déformés des personnages, temps on ne peut plus grisâtre, le tout soutenu par des teintes morbides et étouffantes ! L’atmosphère générale de cette série est donc tout ce qu’il y a de plus glauque, et n’est pas sans rappeler l’adaptation cinéma du Nom de la Rose. Au scénario, Jorge Zentner suit fidèlement la trame d’origine, qui décompose l’action en deux parties : une trame au Moyen-Âge, et son pendant dans l’histoire contemporaine. Les dialogues sont très directs, soutenus par les personnalités hors du commun des héros. Et plus on avance, plus on descend dans l’horreur et la monstruosité. Au dessin, David Sala soutient brillamment cette ambiance en enfonçant la tête sous l’eau de ceux qui réussissaient encore à respirer. Ses décors et ses personnages portent en eux une dureté, une brutalité, par un trait haché, taillant le tout comme à coup de serpe. Les couleurs sont toujours sombres, à part un rouge sang plutôt vif. Avec de telles qualités, on attend le premier bûcher avec impatience !