L'histoire :
Dans ce recueil, Boulet se pose plein de questions et constate aussi combien nous sommes limités par notre triste condition d'homo sapiens. On peut imaginer tout ce que l'on veut (et on se doit de le faire, d'ailleurs) mais, pour autant, verra-t-on un jour les progrès que nous apportera le futur et, surtout, pourra-t-on en profiter pleinement ? Et après, quoi ? Le paradis, l'enfer, la réincarnation... Qu'est-ce que tout cela implique ? Tout ce dont on peut être sûr, c'est que jour après jour, on risque de moins rigoler à mesure que notre petit corps fragile répond de moins en moins bien à nos sollicitations. Reste que les dieux, qu'ils soient grecs ou chrétiens, peuvent faire preuve de mansuétude, y compris envers les petites vieilles qui aiment les oiseaux...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Qui ne s'est pas, un jour, interrogé sur ce qu'il y a, après la mort ? Le paradis et l'enfer ? La réincarnation ? Rien ? Boulet s'est lui aussi posé la question et il envisage les conséquences de chaque possibilité. C'est un peu le fil rouge de ce dixième tome, qui s'amuse en se posant les questions métaphysiques habituelles sur notre place dans le monde, physique aussi bien que spirituel, et qui y répond, comme d'habitude avec Boulet, par l'absurde et par l'humour. C'est aussi un peu ça, la touche de Boulet : injecter du quotidien dans l'extraordinaire (des saints se disputant leurs qualifications en comparant leurs martyrs respectifs) ou du merveilleux dans le quotidien (nos petits tracas ménagers seraient le fait de divinités inférieures rancunières). On sent poindre, comme bien souvent, la nostalgie, l'anticipation et aussi une certaine frustration à voir son imagination limitée par la réalité physique. Tout ça est si universel, qu'on n'a aucun mal à plonger dans ces vignettes et à s'identifier à Boulet, ce qui a toujours été une des grandes forces du monsieur. Graphiquement, la qualité est toujours au rendez-vous et on passe du bon (les scènes du quotidien, dans les bars, à la maison) à l'excellent (dès qu'on s'invite chez les dieux ou bien que les extraterrestres s'invitent). Un excellent apport à une collection qu'on souhaite ne jamais voir s'arrêter de grandir.