L'histoire :
En l’an 9 après JC (Jacus Chiraquix), toute la Gaule est occupée à critiquer le nouveau chef Hollandix. On se prépare donc dans le clan adverse, chez les Respublica, à organiser en interne la prochaine élection du chef des gaulois. Parmi eux, l’ex-chef Sarkozix retrouve de grosses ambitions (les avait-il réellement oubliées ?).L’idée d’une primaire au sein du clan l’énerve prodigieusement. Sa priorité à lui est de reconquérir le cœur des gaulois. Or selon ses proches, c’est un challenge impossible. Sa côte de popularité est si faible qu’il consulte un aruspice pour connaître le champ des possibles en matière de surnaturel… Cette reconquête s’annonce d’autant plus délicate que divers juges se présentent au palais des Respublicas, par différentes portes d’accès, afin d’interroger le candidat sur plusieurs affaires juridiques. Vanruymbekis s’intéresse à l’affaire Bygmalus ; Simonix veut l’entendre concernant une histoire de corruption de magistrat ; Tournairix souhaite en savoir plus sur les sondages apparemment irréguliers ; Groumanix cherche à comprendre le potentiel financement de la campagne politique par Kadhafix… Dans ces conditions, impossible de sortir du palais !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En cette année 2016, Nicolas Sarkozy n’est plus président de la république, mais son alter-ego Zarkozix offre un terrain de jeu humoristique trop large pour que l’éditeur se prive de sa parodie gauloise. Aussi, depuis l’ère Hollande, une nouvelle équipe d’auteurs se charge-t-elle des Nouvelles aventures de Sarkozix, cernant le parcours chaotique de la reconquête du pouvoir. Ils ont eu le nez creux, car évidemment, celui qui avait annoncé arrêter la politique, n’a pas pu s’empêcher de se présenter officiellement aux primaires de la droite. L’actualité est donc de nouveau très forte le concernant, ponctuée par les piques de ses (nombreux) rivaux, ses saillies médiatiques destinées à faire le buzz et appesantie par les casseroles juridiques. L’immense bémol concernant cette série, c’est le prisme de l’humour politique bon enfant emprunté, qui n’est pas super mordant. Et surtout, il se tient à distance de la réalité, presque plus caricaturale. Les récentes évocations des gaulois par le vrai Sarkozy, pour inventer le concept d’identité française, surclasse d’ailleurs de sidérante manière la série. Au regard du titre, certains pourraient croire à un coup de pouce marketing involontaire et providentiel ; mais compte tenu du contenu bien pâle, cette évocation en devient un boulet. Le scénariste Nicolas Pothier a beau balancer quelques jeux de mots bien sentis, c’est insuffisant. Geoffroy Rudowski a beau maîtriser les techniques du dessin humoristique gros-nez, ses caricatures graphiques sont presque toutes loupées : il faut souvent attendre que les noms des politiques soit prononcés dans des phylactères (Hortefix, Lemairix, Juppix…) pour savoir de qui il s’agit. Enfin, au rythme idiot où cavalcade la petite politique actuelle, soulignons le caractère très ponctuel des gags : d’ici 2-3 ans, tout le monde aura oublié les anecdotes singées, qui couvrent environ une grosse année passée. Primaire, vous avez dit primaire ?