L'histoire :
En l’an 8 après JC (Jacus Chiraquix), toute la Gaule est occupée à insulter Hollandix, le nouveau chef des gaulois élu depuis 3 ans. Toute ? Non ! Sarkozix, l’ex-chef, se trouve quant à lui à quelques milliers de kilomètres de la métropole et il fait des affaires avec des chefs arabes. Il repart heureux, pour une traversée du désert en compagnie de chameaux portant mille richesses. Cependant, Hortefix, Laurenvauquix viennent jusque sous sa tente de bédouin pour le convaincre de revenir en Gaule et de tenter de reconquérir le pouvoir. A cause de sa dernière campagne décomplexée, les gaulois se sont laissés séduire par des arguments simplistes… et reportent désormais leurs votes sur Marina. Ils lui assurent que les gaulois ont la mémoire courte et qu’ils oublieront vite qu’ils l’ont chassé pour sa forte personnalité. Hélas, à peine Sarkozix est-il de retour en Gaule, que le juge Vanruymbekix l’attend avec une tablette en marbre à la main : il l’assigne comme témoin dans l’affaire Bygmalus, malgré les gesticulations explicatives de Sarkozix, qui le renvoie interroger Copix. Or Vanruymbekix a encore beaucoup de tablettes gravés concernant d’autres dossiers…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les 5 années du quinquennat Sarkozy ont fait le bonheur des caricaturistes et des pamphlétaires de tous poils. Il faut reconnaître que le personnage et sa manière de faire de la politique n’ont eu de cesse de tendre des perches à la profession, tout en avouant préférer « l’abus de caricature à l’abus de censure ». Dont acte. Certains ont craint un temps que son successeur inspire moins… Heureusement pour l’humour politique – et hélas pour le creusement du marasme – ce ne fut point le cas. Encore mieux : l’ex-président, qui était censé quitter la vie politique, surfe aujourd’hui sur force arguments fallacieux pour battre campagnes (les primaires d’abord) avec un appétit restauré, malgré une pleine charrette de dossiers judiciaires. Les éditions Delcourt y voient l’occasion de relancer une seconde saison de leur série parodiée d’Astérix – et d’en confier les clés à une nouvelle équipe. Au scénario, Nicolas Pothier se place aisément dans le ton, dans un registre légèrement différent de Lupano, mais avec une percussion de situations et de jeux de mots aussi bien sentie. Bazile confie quant à lui le flambeau du dessin à Geoffroy Rudowski. Si certains sires de la vie politique française sont plutôt bien croqués (Fillus, Copix, Carlabrunix), d’autres sont franchement méconnaissables (Juppix, Hortefix, Laurenvauquix). Assurément, le sens de la caricature n’est pas le premier talent de Rudowki, qui est revanche impeccable pour tout le reste (décors, expressivité et mouvements des personnages), dans un registre humoristique impeccable.
