L'histoire :
Le rônin Okko, toujours accompagné de ses 3 amis, le géant masqué Noburo, le moine alcoolique Noshin et l'apprenti shaolin Tikku, fait route vers un château. La veuve d'un puissant seigneur, Dame Mayudama, a requis leur aide pour exorciser sa fille Kibyou. En effet, depuis que cette dernière est en proie au démon, elle n'est plus que l'ombre d'elle-même, refuse de s'alimenter et elle a le regard fixe et livide. Okko sait que les incantations de kamis de Noshin sauront identifier le noeud du problème. Mais au moment de traverser l'ultime pont qui mènera la troupe au château, Noburo voit dans le cadavre d'un oiseau mort, un sombre présage. Étrangement, le vent se lève. Noburo décide de ne pas franchir la rivière et... s'installe pour quelques temps dans la maison de plaisirs attenante ! Noshin enrage de ce qu'il prend pour un prétexte génial. A l'autre bout du pont, un jeune homme, Magato, reconnaît Okko. 12 ans qu'il attendait ce moment, s'entrainant assidument dans l'optique de provoquer un jour en duel le rônin qui a jadis décapité son père sous ses yeux. Mais Okko n'a cure de ses états d'âme : un samurai réputé lui a donné un rendez-vous autrement plus important. Installé dans son bunraku de combat (amure articulée), le célèbre Kubban Kiritsu explique à Okko qu'il ne lui manque plus qu'un trophée à sa collection de reliques : le masque rouge d'un hanyô (fils d'un démon et d'une humaine). Okko comprend parfaitement qu'il s'agit d'une déclaration de guerre à l'encontre de son ami Noburo, qui est un hanyô. Or, il ne peut rester étranger à ce conflit : il se doit de protéger son ami...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les cycles de l'eau et de la terre terminés, Hub s'attaque aujourd'hui au troisième diptyque de son œuvre envoûtante, le Cycle de l'air. Les quelques déçus du second cycle auront tord de continuer à bouder la série : ça reprend fort, très très fort ! On retrouve avec joie l’univers légendaire japonisant et moyenâgeux-fantastique, où Okko et ses ami sont chasseurs de démons (Ghosbusters au pays de Tigre et Dragon en quelques sortes, en non-burlesque). Après l'introduction d'usage, où Tikku vieillard se remémore ses années de formation, deux trames se succèdent dans cette première partie. Tout d'abord, Okko et Noshin se penchent brièvement sur le cas apparent de possession de la jeune Kibyou. A peine ont-ils partiellement réglé le problème (les zones d'ombre seront sûrement éclairées dans la seconde partie du diptyque), qu'Okko se rend à un rendez-vous qu’on devine « important ». A partir de ce moment, la tension monte de 10 crans, étrangement décuplée par l’atmosphère venteuse durant laquelle se déroule la rencontre (c’est le cycle de l’air, vous dit-on !). On sent que quelque chose de grave va se passer… et on est servi ! Difficile d'en dire plus sans déflorer le suspens. Faut-il un certain savoir-faire en matière de narration pour parvenir à insuffler une tension aiguisée comme un katana. Bref, comme pour le premier cycle, on se repait d’un récit passionnant, à la différence que cette fois, les personnages sont bien identifiés et d’emblée attachants. Pour la forme, Hub nous sert un dessin toujours aussi élégant et agréable. Découpages et cadrages impeccables (c’est storyboardé par Emmanuel Michalak), encrages peaufinés et détaillés, beaucoup de mouvement, une colorisation adaptée (par Li)… Que demande le peuple ?