L'histoire :
Gérard Bossé, le directeur du restaurant gastronomique « Une île » à Angers et Marc-Antoine Mathieu, dessinateur BD et directeur d’agence artistique, font le triste constat que la cuisine et la bande-dessinée ont souvent souffert de sous-estimation. Ce manque de reconnaissance a eu pour vertu d’induire de la résistance, de l’expérimentation désintéressée et la liberté d’errer : tous les ingrédients nécessaires au bonheur du créateur. Pourtant, la cuisine relève de l’art car elle s’adresse à nos sens, comme le goût et le regard. C’est à l’occasion d’une collaboration entre le restaurateur et le directeur d’agence artistique qu’est née l’idée de créer un collectif d’auteurs participant à la démolition de la muraille d’encerclement commercial de la cuisine.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cet album collectif est une collaboration transversale entre 8 auteurs de BD (Zeina Abirached, Baru, Fred Bernard, Claire Braud, Etienne Davodeau, Camille Jourdy, Philippe Leduc, Hervé Tanquerelle) et un couple de restaurateurs (Catherine et Gérard Bossé). Si cet ouvrage veut mettre en valeur l’art de la gastronomie, c’est avant tout un chaleureux hommage d’auteurs BD à un de leur ami également passionné par le 9° art. Spécialisées dans la cuisine des poissons d’eau douce, les courtes histoires portent sur le travail du maître-queue et des assemblages avec des vins raffinés. Comme beaucoup de portraits de ces hommes qui font la richesse du patrimoine français, Gérard Bossé est décrit comme un poète bon vivant, authentique, attaché à des valeurs simples, qui se montre exigeant et qui ne travaille qu’avec des produits du terroir. Entre chaque chapitre, le restaurateur partage une de ses recettes et son épouse nous préconise les vins pour profiter pleinement de ces bons petits plats. Les histoires sont de qualité inégale et il faut le reconnaître avec un intérêt assez relatif. Ce collectif est donc très hétérogène au niveau des scénarios, mais c’est d’autant plus vrai pour le dessin. Si le travail de Davodeau ou de Tanquerelle est flatteur pour l’œil, celui d’autres artistes est quant à lui beaucoup plus infantile et moins abouti.