L'histoire :
Yota est un jeune homme qui a toujours travaillé très dur. Au point que la plupart de ses souvenirs d'enfance sont liés au travail. Ce ne sont toutefois pas ses seuls souvenirs, car il se remémore aussi la collection de figurines d'animes (dessins animés japonais) qu'il faisait et les jeux vidéo qu'il pratiquait. Maintenant qu'il est adulte, il se couche tôt le matin, lorsque tout le monde se lève, pour aller travailler et continue d'entretenir les passions qu'il avait autrefois. S'il est aujourd'hui un parfait « otaku », il a parfois du mal à encaisser le regard des autres et s'imagine un monde virtuel... Koi est l'un des amis de Yota. Il est livreur de films pornographiques et est désespérément célibataire. La solitude ne le peine pas trop, mais il arrive parfois qu'en tombant sur de jolies clientes, ses pensées l'évadent un peu trop loin... Jibun connaît bien Yota et Koi. Il reste souvent très tard au travail, au point qu'il en vient parfois à fondre les plombs...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le terme « otaku » désigne, au Japon, des personnes vivant leur passion de façon acharnée et ayant tendance à s'enfermer chez eux. Les activités les plus connues sont évidemment les jeux vidéo, les animés et aussi les mangas. Walder, que l'on a découvert sur Minimum & Maximum, s'empare du sujet en brossant trois portraits d'individus légèrement en marge de la société culturelle nippone. Chacun est très différent des autres. Yota se désespère d'être pris pour cible par les autres ; Koi a du mal à vivre l'absence d'amour dans sa vie ; Jibun s'ennuie profondément au travail. Tous s'évadent spirituellement au sein de leur monde imaginaire, l'otakuland. Au travers des différentes trames, le récit montre combien notre monde peut être difficile à vivre, pour peu qu'on pense différemment. Cette vision est certes bien développée, mais on regrettera le manque d'interconnexion entre les trois protagonistes. Dommage, car avec cela, Walder aurait pu livrer une chronique sociale plus fine qu'elle ne l'est déjà. Ses dessins empruntent le style SD (super deformed) propre aux mangas. Après un léger temps d'adaptation (pour les néophytes), on ne peut qu'adhérer ! Otakuland est une bande dessinée intéressante basée sur un sujet peu traité jusqu'à présent. Un auteur à suivre, en tout cas, vue sa progression régulière.