L'histoire :
Le panda est si mignon qu’il aime tout un tas de choses. Il aime jouer avec ses amis l’Ollie Phant, Rex, le Bonpanda de neige ou encore Dr Monkey. Il aime aussi faire plein de bêtises : jouer avec les cases, se cacher au milieu de luminaires, lancer des pets puants au milieu d’une foule de pandas ou devant des amoureux en plein moment romantique, lorgner la poitrine des femmes, manger sans s’arrêter. Il aime aussi la bande dessinée, bien sûr, et même si son ennemi juré est la gomme, il aime se déguiser en personnages célèbres, se dessiner lui-même ou rencontrer d’autres personnages de fiction. Venez découvrir les amours innombrables de notre ami le panda.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le fameux « jeu » du « j’aime, j’aime pas » a été utilisé de façon massive dans le livre de Philippe Delerm, La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules. Il fut le premier auteur à faire tout un livre parlant des plaisirs simples et désuets de la vie. On connaît aussi cette démarche narrative grâce à Jean-Pierre Jeunet et son Fabuleux destin d’Amélie Poulain… Bizarrement, le 9ème art ne s’était pas encore trop essayé à cet exercice de style. Et bien voilà, Keison l’a fait, avec pas moins de 80 pages en noir et blanc sur ce que son Panda aime. L’auteur rend d’ailleurs hommage à l’un de ses inspirateurs, puisque Panda aime Yann Tiersen et regarder Le fabuleux destin d’Amélie Poulain les soirs de pleine lune. Toute poétique soit-elle, cette forme de présentation d’un personnage aurait pu vite tourner au systématique et à l’ennui (imaginez tout un album débutant sur chaque page par « Panda aime… »). Mais l’auteur a du talent. L’occasion de jouer avec les codes du médium BD était en effet trop belle… Ainsi, Keison exploite toutes les ficelles de son art pour apporter de la variété et susciter le rire : certaines planches sont de vrais jeux avec le lecteur où l’on doit deviner ce que Panda aime, d’autres rivalisent de trouvailles graphiques, Panda jouant constamment avec les cases et le décor dessiné. Keison utilise aussi habilement la figure craquante du panda pour créer une complicité avec le lecteur. Certains de ses « amours » se répètent ainsi à l’envi, déclinant de subtiles variantes, générant le gag et le décalage. Ces petits moments savoureux sont encore plus forts quand Keison joue avec les références culturelles de chacun. Son panda est espiègle et n’aime rien tant qu’à se déguiser en vedette : comme par le miracle du crayon, le Panda se change en Goldorak (les bananes font office de cornes !), en Corto Maltese, en V pour Vendetta, en Rorschach, en Spiderman… Le panda est si populaire que beaucoup de personnages vont même se changer eux-mêmes en panda ! Les fictions se mélangent et Panda se retrouve souvent de façon grotesque dans des histoires devenues mythiques comme Le Seigneur des Anneaux, Harry Potter ou encore Star Wars. Ce projet fou est finalement une belle surprise. De façon originale, Keison écrit un hymne drôle et réjouissant sur les petits plaisirs de la vie. On a tous une âme de Panda...
