L'histoire :
La chaîne de télé Infodirect, 24heures sur 24, partout dans le monde, qui assure l'info en continue, prend soudainement l'antenne pour un flash spécial. Étant donné l'importance des événements, toute la rédaction s'est mobilisée pour modifier ses programmes et assurer une information en direct. Le monde est en état de choc, une cellule de crise a été constituée au sommet des instances dirigeantes, la communauté internationale est stupéfaite devant l'ampleur inédite de la situation. Un spécialiste est interviewé sur le plateau pour mieux en rendre compte et apporter son expertise...
Richard a rendez-vous chez le docteur Bayelle. Dans l'escalier qui monte à son cabinet, le médecin le double, l'air atone. Mais une fois dans la salle d'attente, la secrétaire l'invite à patienter. Longtemps. Trrrrès longtemps. Richard trouve ça pas cool et manifeste son mécontentement. La secrétaire lui assure que le médecin n'est pas encore arrivé (odieux mensonge !). Richard regarde effrontément par le trou de la serrure et se fait réprimander par la secrétaire. Mais enfin, puisque le médecin n'est pas encore arrivé, il ne pourrait voir qu'un bureau vide !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Encore une fois, il est bien difficile, voire impossible, de trouver l'axe narratif majeur de ce 6éme recueil d'historiettes en Papier. Les sujets sont tout aussi variés que la participation des artistes est inégale et éclectique : cela va de 1 page pour 1 illustration (Dominique Bertail) à une historiette de 43 planches complètement foutraques dont le scénario semble avoir été inventé au fil de l'eau (par le dénommé Pluie Acide). Trois auteurs tirent leur épingle du jeu : Marc-Antoine Mathieu, dont le premier exercice oubapien s'avère une diatribe virulente (et nécessaire) contre les infos télé en continue ; Lewis Trondheim (himself, directeur de collection) qui réutilise le personnage de Richard (dans Lapinot) pour râler contre certaines pratiques dans les salles d'attente médicales (là encore, un exercice d'utilité publique !) ; et Gregory Panaccione avec un court récit fantastique aussi surprenant dans son inspiration qu'efficace dans son rendu visuel. Notons aussi le gag en 4ème de couverture par Mehdi Alibeygi (soulevez la jaquette pour le découvrir !) frayant astucieusement avec la confusion eisherienne des perspectives. En préface, Yannick Lejeune et Lewis Trondheim annoncent que ce numéro de Papier est aussi le dernier... Le concept d'ouverture aux artistes du monde entier et à leurs différentes approches de l'art séquentiel, sans contraintes de formats, était certainement intéressant, mais sans doute a t-il eu du mal à trouver un public ?