L'histoire :
Trois jours : Avec sa sœur (enceinte), Pénélope fait un peu de tri et de rangement dans les affaires de leur père, au lendemain de son décès. Mais Pénélope se pose beaucoup de questions quant au rendez-vous chez le notaire pour la succession. Et si on leur découvrait un frère caché ? Pénélope l’espère très fort, en fait. A quoi ressemblerait-il ?
Richard et les enfants d’Abraham : Dans la rue, Richard passe devant le stand de militants pro-palestiniens qui lui proposent de signer une pétition dénoncer la politique d’apartheid d’Israël. Richard se dit pourquoi pas… mais il aimerait être sûr de ne pas être manipulé. Il pose alors plein de questions…
L’abattoir : Jean travaille sur la chaine de l’abattoir de poulets tenu par son oncle. Ce job pourri l’angoisse. Il raconte…Manque : Un sexagénaire fume sa clope à son balcon. Sur le trottoir d’en face, il « contemple » une maman qui fait un câlin à son fils. Lui n’aura jamais cette chance : il est homosexuel…
En tout, 14 histoires courtes composent ce récit autour de la thématique commune de la parentalité et de la transmission.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avant, les auteurs de BD étaient d’abord édités en album ; puis le succès aidant, on retrouvait parfois leurs planches sur le net. Aujourd’hui, le phénomène des blogs permet à une foultitude d’auteurs de diffuser tout (et n’importe quoi) sur le net, et parce que cette forme nouvelle d’art séquentiel est de qualité ou qu’elle correspond à une thématique donnée, ces œuvres décrochent le privilège d’être éditée en versions Papier par Delcourt. Au filtre de la sélection, Yannick Lejeune et Lewis Trondheim ont thématisé ce second recueil – un petit bouquin souple en noir et blanc – sur la famille au sens large (la parentalité, l’héritage, la transmission…). Au sein du casting international, on retrouve des noms connus comme Pénélope Bagieu, Jimmy Baulieu, Lewis Trondheim himself (deux fois, ce cochon-là !). Leur notoriété est gage de récits pertinents, touchants ou nécessaires. C’est aussi le cas de Fortu (l’homosexuel, l’émigration), de Le cil vert (l’abattoir), d’Eloar Guazzelli (le chien Chokita)… et du dernier récit, autobiographique, de Julien Frey et Dominique Mermoux, particulièrement émouvant (La mémoire du père). Il y a même une « ghost track » signée Guy Delisle en 4ème de couv’ sous la jaquette ! Entre deux, c’est déjà plus expérimental ou anecdotique… Si le pluralisme des ouvrages collectifs est un atout, son inégalité est sa fatalité.
