L'histoire :
Perséphone est une jeune élève comme les autres qui a quelques difficultés à l’école, si ce n’est en botanique. Alors qu’elle se questionne sur son avenir, tous les gens autour d’elle l’envient car ils sont persuadés qu’elle prendra le relais de sa mère, la magicienne Déméter. Une magicienne appréciée de tous car c’est elle qui a éliminé Hadès et son armée durant la grande guerre opposant Éleusis, le monde de la surface, et le monde des enfers. Ce qu’ils ignorent, c’est que Perséphone a été adoptée. Or étant donné que la magie est héréditaire, elle ne pourra jamais accomplir les mêmes exploits que Déméter. Perséphone aimerait en savoir plus sur son adoption ou encore sur la guerre, mais sa mère reste toujours évasive sur ces sujets. Qu’à cela ne tienne, la fille adoptive part en voyage scolaire et elle compte bien en profiter avec ses deux meilleures copines. Juste avant son départ Moïra, mage et amie de Déméter, offre le journal que l’héroïne d’Éleusis a écrit durant la lutte face à Hadès à Perséphone afin qu’elle en apprenne davantage sur sa maman. À bord du train qui voyage vers le sud, Perséphone se lance dans la lecture du livre avant de s’assoupir. Puis, réveillée en sursaut par un cauchemar récurrent, elle constate que le train est arrêté et que tout le monde est plongé dans un profond sommeil. Sortant du wagon, la jeune fille est comme guidée par une force. Finalement, elle tombe nez à nez avec un mystérieux personnage qui l’emmène de force dans le royaume des enfers…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sur le papier, revisiter le mythe de Perséphone en BD et sur 130 pages relève de la gageure. Cependant, en faisant de Perséphone une adolescente aux préoccupations de notre époque et versant cette mythologie dans une émulation d'heroïc-fantasy, l’auteur Loïc Locatelli-Kournwsky nous embarque directement en trouvant le bon ton. Qu’on connaisse un peu, beaucoup ou pas du tout le mythe, peu importe, car on prendra tous le même plaisir à découvrir les aventures de Déméter, Rhadamanthe et consort. Intelligemment, le récit démarre avec un préambule de six pages nous relatant l’essentiel à savoir sur les deux mondes, Éleusis et Enfer, et sur le conflit qui les a opposés par le passé. Puis il nous lâche totalement immergés dans l’aventure à proprement à parler. Bref, c’est passionnant, intelligent et on ne s’ennuie pas une seule seconde. Visuellement, l’auteur de Pocahontas (chez Sarbacane) propose des dessins nouvelle vague rappelant tantôt le travail du duo Kerascoët, tantôt le travail du trio Vivès-Balak-Sanlaville sur la série Lastman. Bref, le résultat permet une pleine immersion qui rajoute au plaisir de lecture. On ne voit pas passer les 130 pages, dont on ressort avec une grosse envie de relecture.
