L'histoire :
Né en 1952, Poutine grandit dans un appartement partagé par 3 familles à Saint-Pétersbourg, qui s’appelait alors Leningrad. Le siège de la ville au cours duquel plus d’un million d’habitants ont trouvé la mort, de faim ou sous les tirs d’artillerie, ne remonte qu’à 8 huit ans. L’essentiel de ce qui est connu de la jeunesse de Poutine provient d’une série d’entretiens qu’il a donné en 2000 et publiés dans le livre Première-personne, qui révèle sans doute tout autant de la tentative de construire sa légende que de la réalité. Avant la guerre, le père de Poutine, prénommé lui aussi Vladimir, est soldat dans la marine soviétique à bord de sous-marins au début des années 1930. Dés le début de la guerre, il rejoint les bataillons de destruction de la police secrète, chargée à l’origine du maintien de l’ordre et de la supervision des prisons et des camps de travail du pays.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La sortie de ce livre se télescope avec l’actualité internationale. A l’heure où le monde s’interroge sur une potentielle 3ème guerre mondiale initiée par le maître du Kremlin, les éditions Delcourt publient cette biographie de Poutine réalisée par l’auteur anglais Darryl Cunningham. Ce caricaturiste au New York Times décortique sans fard la trajectoire et les manières expéditives de celui qui règne depuis plusieurs décennies sur la Russie. Il explique froidement comment le KGB a placé son ancien agent au cœur du conseil municipal de Leningrad et comment ce dernier a mis en place des contrats frauduleux pour détourner de l’argent avant de poursuivre son ascension politique. Sous l’ère Eltsine et l’avènement des oligarques, Poutine se montrera opportuniste et profitera de la guerre en Tchétchénie pour arriver au pouvoir. Ce livre reportage relate également les manières brutales du pouvoir pour éliminer les journalistes, des personnalités, des opposants politiques gênants, la répression opérée sur certaines minorités comme les LGBT ou même les combats militaires menés contre des peuples qui contestent son hégémonie. Darryl Cunningham revient également sur le rôle joué par la Russie à l’occasion de l’élection de Trump, son soutien à Bachar El Assad ou encore les subterfuges de Poutine pour dissimuler son argent sale. Si ce livre n’apporte pas de révélations fracassantes, il n’en demeure pas moins d’une exhaustivité glaçante sur les pratiques de ce dictateur mégalomane. Si le fond est intéressant, la forme est beaucoup moins enthousiasmante : le dessin est sommaire et plutôt approximatif.