L'histoire :
Au milieu de la nuit, un vieil homme se réveille à bord d’un bateau, tourmenté par son passé. Dans sa cabine, il entreprend alors de témoigner par écrit de ce qui a changé sa vie à tout jamais : sa rencontre avec Herbert West, à l’université de médecine. A l’époque, en 1910, ce jeune homme se distingue très vite par ses théories, jugées fantaisistes par ses professeurs. La principale est que le corps humain fonctionne de manière mécanique. Donc si la mort est aussi mécanique, la vie devrait l’être de même ! Herbert doit alors ruser pour utiliser quelques instruments de la faculté afin de trouver une formule chimique remettant en service le corps humain. Les nuits passent et les expérimentations se multiplient sur divers animaux, avec des résultats à chaque fois inattendus. Cependant, il manque une étape, primordiale, qui permet de pratiquer les tests sur un sujet humain. Herbert trouve une vieille ferme abandonnée et obtient de la morgue qu’elle lui fournisse des cadavres. Dès cet instant, le jeune étudiant a la possibilité d’expérimenter son soi-disant sérum. Aucun corps ne correspond dans un premier temps. Il décide donc de regarder chaque jour la rubrique nécrologique, et déterre des cadavres fraîchement enterrés…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après Nelson Lobster aux côtés d’Eric Corbeyran, Florent Calvez revient à ses amours passées en adaptant une nouvelle d’Howard Phillips (dit H.P.) Lovecraft. Cette fois-ci et pour la première fois, il est seul aux commandes de l’ouvrage. Dès les premières pages, une ambiance des plus sordides se créée. Pour retranscrire le sentiment horrifique propre à Lovecraft, Calvez utilise judicieusement le biais narratif de la voix-off. On suit donc les expériences macabres d’Herbert West sous le regard de son ami, le narrateur. Au fur et à mesure de la lecture, le récit tombe progressivement dans l’horreur. Les expérimentations vont de plus en plus loin et les résultats dépassent hélas les espérances. Pour coller au mieux au scénario, Calvez a eu la bonne idée d’utiliser un rendu moins coloré que dans ses précédents travaux (les sujets ne sont pas non plus les mêmes…). L’esthétique est en effet monochrome, baignée dans une teinte glauque unique et cadavérique. Son style de dessin, très hachuré, donne parfois une impression de croquis, mais il ne néglige pas pour autant les décors. Le seul reproche que l’on peut émettre sur l’ouvrage est peut-être une certaine propension à traîner en longueur. Néanmoins, l’adaptation est réussie !