L'histoire :
A travers les paysages enneigés de Ruskovie, Anthonin poursuit l’écriture de son journal de voyage. Il y a maintenant quelques mois qu’il a quitté ses racines et ses études de médecine pour rejoindre la troupe du Ring Circus, entraîné dans cette folie par son ami Jérold. C’est un coup de foudre de ce dernier pour une écuyère prénommée Blanche qui les a décidés à se lancer dans l’aventure. Mais depuis, Jérold a appris le passé de Blanche, plus vieille que lui. Il s’est alors détaché d’elle, et s’est lié d’amitié avec un jeune anarchiste greffé à la troupe en cours de périple. Anthonin, lui, file le parfait amour avec Rose, la jeune voyante. Agacé par l’immaturité de son ami, il tente de réconcilier les deux anciens amants. Après avoir subit une attaque nocturne de pillards affamés, la caravane du cirque termine son voyage escortée par la garde du Tsarissime, jusqu’aux portes de Saint-Petersburg. Ils traversent alors une ville flamboyante, où la splendeur et le faste côtoient pourtant la misère la plus criante. Selon Jérold, la révolte gronde...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Aïe ! Autant prévenir tout de suite, ce quatrième tome clos le périple du Ring Circus. Ring Circus, c’est avant tout la ligne graphique sublime et envoûtante de Cyril Pedrosa, ancien des Gobelins et de Disney. La mise en scène est géniale, le dessin poétique à souhait, son style bien à lui éclate plus que jamais… Sur ce dernier tome, Pedrosa passe la main de la couleur à Christophe Araldi, sans qu’on y perde au change. Parallèlement, David Chauvel prouve une fois de plus ses talents de narrateur. Scénariste de polar violent avec Quaterback ou Les enragés, récit quasi-documentaire sur la mafia avec Ce qui est à nous, il sait donc se faire superbement lyrique avec Ring Circus. Ce « road-movie » nous entraîne depuis 4 tomes dans le sillage d’un cirque ambulant, à travers des contrées imaginaires aux consonances fortement réalistes. Il est étonnant de voir comment le statut de héros, tenu par Jérold dans le premier tome, a été transmis tout en douceur à Anthonin. La rédaction de son journal de bord, sert ici plus que jamais de support à la narration. Certes, de nombreuses pistes restent inachevées. Du rôle exact de Lunaire, maître occulte des évènements, à la mort secrète de « Raspoutine » dans les caves du palais impérial, Chauvel clos le cycle en laissant de nombreuses zones d’ombres… Les dernières pages nous plongent dans un puissant spleen, qui prouve ô combien Chauvel et Pedrosa nous ont engagé dans la troupe du Ring Circus. Pourvu qu’il y ait d’autres cycles !
