L'histoire :
Un homme regarde sa montre et interpelle sa compagne sur le fait que cette nuit, c’est le changement d’heure : ils perdent une heure. Cela signifie qu’à 2 heures du matin, ils passeront directement à 3 heures du matin. Sa femme lui répond qu’ils pourront commencer à baiser à 1h59 et qu’ils termineront à 3h01. Il pourra enfin se vanter d’avoir tenu une heure...
Un homme propose à sa femme d’aller à un concert d’un duo de chanson française. Le groupe se nomme « La grosse et Jacques ». Sa femme lui demande s’ils ne risquent pas d’en prendre plein la face…
Une femme est perdue dans ses pensées. Elle s’interroge : sortir avec un aveugle doit être troublant. Si elle le trouve magnifique, lui ne peut aimer que son âme…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les comics de romance ont fait leur apparition en 1947 grâce à Jack Kirby (Créateur d’Hulk, X-men, Quatre fantastiques, etc.) et Joe Simon (créateur de Captain América). A ce sujet, les amateurs du genre pourront notamment se procurer le Young Romance chez Komics Initiative, publié en 2018 et consacré aux deux précurseurs du genre. Ces comics sentimentaux avec des titres à l’eau de rose étaient évidemment destinés essentiellement à un public féminin. Ils abordaient notamment la complexité des relations amoureuses dans une société américaine très conservatrice. Dans les années 50, la censure du Comics Code et l’autocensure des auteurs conduit à rendre ces histoires mièvres et vides de tout intérêt. Le Pop-art britannique parodiera largement ces BD populaires, mais il permettra également aux comics de romance de survivre dans l’imaginaire collectif. Elric Dufau-Harpignies enfonce ici le clou de la parodie et de l’ironie, en prêtant des propos très crus à des personnages stylisés dans un look vintage des années 50. Les préoccupations des personnages sont essentiellement portées sur le cul (ou la fellation). L’humour est donc très grivois et n’est pas à mettre entre toutes les mains. Dans un premier temps, le décalage entre le style graphique et les propos des personnages surprend. Puis il amuse. Il peut, au fil de l’ouvrage, paraître répétitif. Graphiquement Elric Dufau-Harpignie s’est approprié les codes désormais surannés des comics de romance. Chaque page qui compose un gag est découpée en trois vignettes parfois identiques. Messieurs, alors que la Saint-Valentin approche, ne vous laissez pas abuser par le titre en voulant offrir cet album et vous faire passer pour un sentimental. Vos intentions bestiales pourraient être rapidement démasquées...
